Depuis lundi matin, plusieurs journaux ivoiriens ont été contraints de fermer. Le conseil national de la presse (CNP), présidé par Eugène Dié Kakou qui a pris cette mesure, leur reproche une existence illégale.
Notre correspondante à Abidjan
Après plusieurs mises en garde, le CNP, la structure de régulation de la presse ivoirienne, a brandi son bâton faisant plusieurs « victimes » parmi lesquels des quotidiens et hebdomadaires dont Le patriote, un quotidien proche du Rassemblement Des Républicains (RDR) de l’opposant, Allassane Dramane Ouattara.
Le président du CNP l’a officiellement annoncé dimanche, au journal de 13heures, sur la première chaîne de télévision ivoirienne. Selon lui, cette décision n’est pas venue par hasard. Il y a deux années déjà qu’elle aurait du frapper des titres qui n’existent pas légalement selon ce que stipule la nouvelle loi sur la presse ivoirienne. En effet, la loi 2004/ 643 du 14 décembre précise, entre autres, que la parution d’un titre sur le marché doit être rattachée à une société éditrice existant légalement et ayant à son actif un capital d’un million de francs CFA.
Les responsables du CNP menacés
Cette mesure a finalement été adoptée avec l’accord du procureur de la république, Raymond Tchimou, après plusieurs mois de sensibilisation. Pour veiller au respect de cette sanction, le CNP a demandé aux entreprises de distribution et d’imprimerie de ne pas permettre la publication de ces titres frappés par cette interdiction.
Depuis lundi matin, les agents du CNP ont entrepris un contrôle dans les kiosques pour vérifier l’application effective de la sanction sur les titres concernés.
Cette décision suscite déjà des grincements de dent et des tentatives d’intimidation à l’endroit des autorités compétentes. « Si quelqu’un joue les malins, nous demanderons aux autorités policières de sévir», a prévenu Eugène Dié Kakou, le président du CNP, qui avoue avoir reçu des menaces de mort.