La situation en Côte d’Ivoire est préoccupante. Les organisations internationales condamnent les violences, mais le conflit armé continue. Depuis l’appel de Guillaume Soro à «faire la révolution», les affrontements entre les Forces de défense et de sécurité (FDS, pro-Gbagbo) et le Forces Nouvelles (FN, fidèles à Ouattara), se sont intensifiées. Les violences s’étendent maintenant sur tout le territoire. Elles ont fait pas moins de 300 victimes depuis la crise électorale de novembre.
Abobo, l’autre nom de la terreur Après plusieurs semaines de couvre feu les communes d’Abobo et ses environs d’Anyama sont toujours sous tension. Les combats s’y sont multipliés ces derniers jours entre les Forces de Défense et de Sécurité (FDS) fidèles à Laurent Gbagbo, président reconnu par le Conseil Constitutionnel et des soldats d’un commando baptisé « mystérieux ». Il ne se passe plus de jour sans que les habitants découvrent des corps sans vies, décapités pour certains a l’arme blanche ou criblés de balles à des points stratégiques de la commune. Selon Hilaire BABRI Gohourou, porte-parole des FDS, plus de trente deux de ses éléments sont tombés sous les balles de ce commando invisible et jusque-là invincible qui continue de faire parler de lui. Le camp Commando d’Abobo aurait également fait l’objet d’une attaque de ce même commando ce jeudi matin. Le bilan de ces prétendues attaques est jusque là méconnu. Pour fuir « la guérilla urbaine » et les représailles des FDS-CI dans la commune d’Abobo, des centaines d’habitants ont quitté jeudi matin le quartier de « PK 18 » pour la commune de Yopougon à quelques kilomètres de-là. Où se sont déjà refugiés depuis quelques semaines des centaines d’autres habitants, précisément dans le quartier de Bonikro. Jocelyne Ballot, Abidjan |
La Côte d’Ivoire est devenu un champ de bataille. Le porte parole de la mission onusienne de la paix, Hamadoun Touré, a jugé très «inquiétants» les combats dans l’Ouest du territoire ivoirien. «L‘Onu estime que ces combats représentent un risque de redémarrage d’un conflit armé (…) qui auraient de graves conséquences pour le peuple ivoirien et toute la sous-région», a déclaré ce dernier. Les combats entre les partisans de Laurent Gbagbo, le président ivoirien sortant, et de son rival Alassane Ouattara prennent de l’ampleur. Jeudi matin, les forces armées des Forces de défense et de sécurité(FDS) pro-Gbagbo et des Forces Nouvelles (FN) fidèles à Alassane Ouattara, se sont opposées à Zouan-Hounien, localité située dans l’Ouest du pays. Pour le moment, il n’est pas encore possible d’établir un bilan indique l’AFP. Un exode de populations est également à craindre. Les habitants du quartier d’Abobo à Abidjan, un bastion d’Alassane Ouattara, migrent vers d’autres parties du territoire après recommandation du président sortant. Les habitants sont traumatisés.
Mardi, le centre de commandement des opérations de sécurités (cecos) de Laurent Gbagbo a accusé les assaillants d’Alassane Ouattara d’avoir monté une embuscade contre ses partisans. Les heurts entre les deux camps ont fait dix morts dont trois parmi les fidèles de Laurent Gbagbo. Abobo, quartier d’Abidjan tristement célèbre sous le nom de «PK18», est le terrain de bataille opposant les deux présidents ivoiriens. Amnesty international a rendu public un rapport qui condamne les deux camps ivoiriens pour «exécutions extrajudiciaires» et «un usage excessif de la force et du viol».
Entre tentative de résolution de crise et appel à la «révolution»
Les [quatre chefs d’Etats africains->
http://www.afrik.com/article22102.html]réunis en un panel mandaté par l’Union africaine pour trouver des solutions de sortie de la crise ivoirienne se sont réunis à l’hôtel du Golfe d’Abidjan, mardi. Les présidents tchadien, mauritanien, sud-africain et tanzanien étaient à la recherche de «solutions contraignantes» pour les deux partis. Un «partage du pouvoir» entre Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara a été évoqué, sans être validé. Luni 28 février, les chefs d’Etats se réuniront à nouveau pour essayer de trouver une solution définitive au problème de la crise ivoirienne. Guillaume Soro, premier ministre d’Alassane Ouattara, avait appelé le 17 février lors d’une conférence à Dakar (Sénégal) le peuple ivoirien à faire sa «révolution». Il avait émis l’idée que les ivoiriens ne devaient pas compter sur l’aide de l’ Union africaine(UA) et de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest(CEDEAO). Les deux institutions ont pourtant reconnu Alassane Ouattara vainqueur des élections présidentielles de novembre 2010.
La Côte d’Ivoire est quotidiennement en proie à la violence depuis la tenue de l’élection présidentielle ivoirienne il y a trois mois. Autant Laurent Gbagbo, le président sortant, qu’Alassane Ouattara, dont la victoire est reconnue par la communauté internationale, se revendiquent président du pays. Le désaccord entre les deux hommes a provoqué une crise politique dont le pays n’est toujours pas sorti.