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Alors que Tidjane Thiam se prépare pour l’élection présidentielle de 2025, des accusations sur sa nationalité ivoirienne tentent de remettre en cause son éligibilité. Son avocat, Me Mathias Chichportich, dénonce une manœuvre politique visant à l’écarter de la course.
Depuis plusieurs semaines, la nationalité ivoirienne de Tidjane Thiam est au cœur d’une vive polémique. Alors que le leader du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) se prépare à la course présidentielle d’octobre 2025, certaines voix tentent de remettre en question son éligibilité. Son avocat, Me Mathias Chichportich, dénonce fermement ce qu’il qualifie de « manœuvres » et de « mensonges » destinés à discréditer son client.
Une polémique alimentée par des accusations sur son origine
Tout a commencé au début du mois de février lorsqu’un ministre ivoirien a publiquement remis en cause les origines de Tidjane Thiam. Cette déclaration a rapidement trouvé un écho dans l’espace politique, ravivant le spectre de l' »ivoirité », une question récurrente dans les débats électoraux ivoiriens depuis plusieurs décennies. Peu après, quatre individus prétendant être des militants du PDCI ont saisi la justice pour tenter d’invalider l’élection de Thiam à la tête du parti, sous prétexte qu’il ne remplirait pas les critères de nationalité imposés par les statuts du PDCI.
L’action judiciaire intentée contre Tidjane Thiam visait à faire annuler son élection à la présidence du PDCI, remportée en décembre 2023. Les plaignants affirmaient qu’il ne pouvait pas diriger le parti faute de posséder la nationalité ivoirienne conforme aux exigences des statuts internes. Cependant, cette tentative a été de courte durée : le dimanche 23 février, les plaignants ont finalement renoncé à leur action en justice. Me Mathias Chichportich a qualifié cette plainte de « sans fondement », estimant qu’elle relevait d’une stratégie de déstabilisation plutôt que d’une véritable contestation légale.
Un débat récurrent en Côte d’Ivoire
Cette controverse rappelle les difficultés rencontrées par d’autres figures politiques ivoiriennes par le passé. L’actuel président Alassane Ouattara avait lui-même été exclu des élections présidentielles de 1995 et 2000 en raison d’accusations similaires sur son origine supposée burkinabè. Pour contrer ces polémiques récurrentes, il avait modifié la Constitution en 2016 afin de préciser qu’un candidat à la présidence devait être « exclusivement de nationalité ivoirienne, né de père ou de mère ivoirien d’origine ».
Une stratégie politique pour écarter un adversaire ?
Pour Me Chichportich, ces attaques ne sont rien d’autre qu’une tentative de barrer la route à son client, alors que la popularité de Tidjane Thiam ne cesse de croître. « Plus sa popularité s’accroît, plus les manœuvres, les mensonges et les menaces se multiplient », a-t-il déclaré, dénonçant un acharnement politique. Il assure que son client prendra « toutes les actions utiles » pour garantir que les élections d’octobre 2025 se déroulent dans un cadre libre et transparent.