Le président de l’Assemblée nationale ivoirienne, Guillaume Soro, et Toussaint Alain, ancien conseiller de Laurent Gbagbo, se sont entretenus, pour la seconde fois, dimanche 9 juillet 2017 au soir à Paris, à propos des prisonniers politiques. Une rencontre qui va dans le sens d’une décrispation des positions ivoiriennes?
Le Président de l’Assemblée nationale ivoirienne, Guillaume Soro, et Toussaint Alain, ancien conseiller de l’ex-président Laurent Gbagbo, ont appelé dimanche 9 juillet à Paris à la libération des prisonniers de la crise post-électorale. La rencontre à la tonalité fraternelle et chaleureuse a eu lieu dans un grand hôtel de la capitale française.
La seconde phase des discussions entre les deux hommes, qui entretiennent des relations cordiales, s’inscrit dans le cadre du dialogue politique entamé le 4 mai. Ils ont essentiellement examiné le dossier des détenus pro-Gbagbo et longuement évoqué la relance du processus de réconciliation nationale en Côte d’Ivoire.
De plus en plus de voix s’élèvent pour demander la libération de tous les prisonniers politiques. Environ 212 personnes restent encore emprisonnées pour des délits présumés liés à la crise post-électorale de 2010-2011. Six détenus sont morts en prison, dont trois ces deux derniers mois.
Une association de femmes et parents s’investit fortement dans ce combat. C’est ainsi qu’en marge de leur tête-à-tête, Guillaume Soro et Toussaint Alain ont eu un entretien téléphonique d’une dizaine de minutes avec Désirée Douati, présidente de l’Association des Femmes et familles des détenus d’opinion de Côte d’Ivoire (AFFDO-CI).
Interrogée par le président de l’Assemblée nationale, Mme Douaty a déploré des conditions inquiétantes de détention. Une vingtaine de prisonniers se trouvent actuellement dans un état de santé critique, selon une liste détaillée transmise à ses interlocuteurs. « Tous les prisonniers sont malades car ils sont privés de soins », a-t-elle précisé, dressant un état des lieux alarmant. Sur le champ, M. Soro a donné des instructions afin que ces cas soient traités avec célérité et humanité.
Rappelant l’initiative récente des parlementaires qui ont déposé sur son bureau une proposition de loi portant amnistie générale, Guillaume Soro a réaffirmé son engagement à œuvrer pour la libération des prisonniers politiques. « Cela ne pourra qu’être bénéfique pour le pays et les populations », a-t-il déclaré. « C’est essentiel pour le rassemblement des Ivoiriens, le pardon et la paix », a pour sa part insisté Toussaint Alain.
Le président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire et l’ancien porte-parole pour l’Europe de l’ex-président Laurent Gbagbo ont également abordé la question du retour sécurisé des exilés politiques et des réfugiés. « Le Parlement annoncera bientôt des initiatives et des décisions fortes », a promis Guillaume Soro, à qui Toussaint Alain a renouvelé toute sa confiance pour « ses efforts de paix ».
Un peu plus tard dans la soirée, Tiburce Koffi, écrivain, Affoussiata Bamba Lamine, ex-ministre de la communication et porte-parole des Forces Nouvelles, Franklin Nyamsi, conseiller spécial de Guillaume Soro, et Toussaint Alain, l’ancienne « voix de Gbagbo », se sont réunis autour du président de l’Assemblée nationale pour un dîner de travail consacré à l’actualité politique et sociale en Côte d’Ivoire.