Le verdict est tombé pour Guillaume Soro et ses 19 co-accusés dans le procès pour tentative d’atteinte à l’autorité de l’État et complot, diffusion de nouvelles fausses et troubles à l’ordre public. L’ancien Premier ministre et président de l’Assemblée nationale écope de la prison à perpétuité.
Le procès de Guillaume Soro et 19 de ses partisans, – 14 des prévenus étant effectivement présents dans le box des accusés – débuté le 19 mai dernier à Abidjan, a connu son épilogue ce mercredi. L’ancien chef rebelle devenu Premier ministre puis président de l’Assemblée nationale écope de la peine la plus lourde : la prison à vie. L’avocate et ancienne ministre Affoussy Bamba est condamnée à 20 ans de prison ferme, tout comme le directeur du protocole de Guillaume Soro, Souleymane Kamagaté alias Soul to Soul, Touré Moussa, son ancien chef de la communication, et les militaires de sa garde rapprochée.
Motif de la condamnation : tentative d’atteinte à l’autorité de l’État et complot, diffusion de nouvelles fausses et troubles à l’ordre public. Des faits remontant à 2019, année de la rupture entre Alassane Ouattara et Guillaume Soro, son allié de longue date qui l’avait soutenu militairement dans sa marche vers le pouvoir d’État. Il est reproché à l’ancien chef rebelle d’avoir voulu provoquer une « insurrection civile et militaire » dont le but était de renverser le régime d’Alassane Ouattara, au moment de sa tentative de retour en Côte d’Ivoire, en décembre 2019.
Simon et Rigobert Soro, frères de l’ancien Premier ministre, et son ancien bras droit, Alain Lobognon, eux, ont été condamnés à des peines plus légères : 17 mois de prison ferme pour « troubles à l’ordre public ». Mais ayant déjà passé 18 mois en détention provisoire, ils sont autorisés à respirer à nouveau l’air de la liberté.
En dehors des peines de prison prononcées, la Cour a également ordonné la saisie des biens des 20 condamnés, la dissolution de Générations et peuples solidaires (GPS), mouvement politique de Guillaume Soro. Par ailleurs, les condamnés sont sommés de payer solidairement la somme de 1 milliard de francs CFA comme dommages et intérêts à l’État ivoirien.
Cette condamnation de Guillaume Soro s’ajoute à une première prononcée il y a un peu plus d’un an, en avril 2020. Guillaume Soro avait alors écopé de 20 ans de prison ferme pour recel et détournement de deniers publics.
Avec cette nouvelle condamnation, l’ancien allié d’Alassane Ouattara sait qu’il ne pourra plus remettre les pieds dans son pays d’origine de si tôt. Même si ses avocats ont promis de faire appel, il ne fait aucun doute que ce sera un coup d’épée dans l’eau, puisque depuis octobre dernier, le Président Ouattara en personne avait déjà prononcé le verdict contre Guillaume Soro. « Pour lui, ce sera la prison à perpétuité », avait déclaré le chef de l’État. Et à l’arrivée, ça n’a pas raté.