Pour la première fois depuis 2002 et le coup d’Etat manqué des forces nouvelles (FN), Laurent Gbagbo s’est rendu, ce mercredi, dans l’extrême nord de la Côte d’Ivoire, encore sous le contrôle de la rébellion. La veille à Ouagadougou, la capitale burkinabé, le chef de l’Etat ivoirien et son Premier ministre, Guillaume Soro, s’étaient accordés sur une nouvelle échéance pour la tenue des élections présidentielles et législatives au premier semestre 2008.
Le président ivoirien, Laurent Gbagbo, débute, ce mercredi, un voyage symbolique de trois jours à l’extrême nord du pays, à la frontière du Mali. Une région qui est toujours sous le contrôle de la rébellion qui a tenté de renverser le chef de l’Etat en 2002.
Pour la première fois depuis le coup d’Etat des Forces nouvelles (FN), le président ivoirien va se rendre dans le nord. Il doit visiter les préfectures des quatre régions des Savanes : Korhogo, Ferkessedougou, Boundiali et Tengrela. Il s’agit du deuxième voyage officiel du président ivoirien depuis la signature en mars de l’accord de paix de Ouagadougou concernant la réunification du nord du pays aux mains des FN et le sud tenu par des forces loyalistes. Ce traité de réconciliation prévoit le redéploiement de l’administration en zone rebelle et l’organisation d’une élection présidentielle en 2008.
Les élections présidentielles et législatives retardées
A propos des élections, le Premier ministre et chef politique des FN, Guillaume Soro, et le président ivoirien, Laurent Gbagbo, se sont concertés mardi à Ouagadougou sur une nouvelle échéance de la tenue des présidentielles et des législatives. Le chef de la diplomatie burkinabé à affirmé, selon l’AFP que « les parties signataires à savoir MM. Soro, Gbagbo et le président du Burkina Faso, Blaise Compaoré, veulent que les élections se passent au plus tard à la fin du premier semestre 2008 ». Si le calendrier avait été respecté, les élections auraient dû avoir lieu en décembre 2007. Des audiences organisées dans tout le pays devront permettre de recenser les électeurs, car à ce jour, selon Le Monde, moins de 100 000 personnes auraient été entendues alors qu’il y aurait 3 millions d’Ivoiriens concernés. Le parti de l’opposition de l’ancien président Henri Konan Bédié, renversé en 1999, a dénoncé les agissements de Laurent Gbagbo. D’après l’AFP, Il l’a accusé de « donner l’illusion d’une avancée dans le processus de paix alors qu’en réalité le processus électoral n’avance pas».
Un voyage sous haute sécurité
Durant sa visite au nord de pays, Laurent Gbagbo devra rendre des comptes à la population. Selon l’AFP, le quotidien régional, Le Patriote, a titré ce week-end « Sept années de terreur, trois jours de charme », rajoutant que le « Nord n’avait pas oublié ». Le journal faisait référence aux bombardements de Bouaké et de Korogho lors de l’offensive des forces loyalistes en 2004. Guillaume Soro a donc dû se rendre dans le nord du pays, une semaine plus tôt, pour apaiser les tensions et convaincre les chefs traditionnels de bien accueillir le président ivoirien.
Compte tenu de l’attentat perpétré contre le Premier ministre, le 29 juin dernier, des milliers d’hommes des forces loyalistes accompagnent le président, dans sa visite, afin d’assurer sa sécurité. Des partisans du parti présidentiel, le Front populaire ivoirien (FPI), font également partie du voyage.
Si le Chef d’Etat réussit dans sa démarche, il pourrait bien être perçu comme le président de la Côte d’Ivoire unie.