Côte d’Ivoire : Gbagbo et les enjeux de la Présidentielle de 2025


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Laurent Gbagbo, ancien Président de Côte d'Ivoire
Laurent Gbagbo, ancien Président de Côte d'Ivoire

Laurent Gbagbo, ancien Président ivoirien, a lancé un appel à un scrutin « juste » et « dans la paix » lors d’un meeting à Abidjan. Bien qu’inéligible en raison de sa condamnation pour la crise post-électorale de 2010-2011, il a plaidé pour une commission électorale indépendante et des réformes pour garantir la transparence des élections à venir en 2025.

Un appel à des réformes électorales

Laurent Gbagbo, l’ancien Président ivoirien, a pris la parole lors d’un meeting à Abidjan, où il a lancé un appel en faveur d’une élection présidentielle de 2025 « juste » et « dans la paix ». À 79 ans, Gbagbo, actuellement exclu des listes électorales en raison d’une condamnation liée à la crise de 2010-2011, a insisté sur la nécessité de réformes profondes pour assurer un processus électoral transparent et équitable.

Bien qu’il n’ait pas directement abordé sa propre situation juridique, Gbagbo a dressé une série de conditions qu’il juge essentielles pour garantir un scrutin pacifique. Il a notamment plaidé pour la création d’une Commission électorale indépendante, estimant que celle en place, jugée trop proche du pouvoir en place, ne permettait pas d’assurer la crédibilité des élections.

Révision des listes électorales et liberté d’expression

L’ancien Président a également demandé une révision des listes électorales afin que seuls les citoyens ivoiriens y figurent, insinuant que des étrangers pourraient être inscrits, ce qui compromettrait l’équité du vote. Il a insisté sur l’importance d’un débat démocratique ouvert, estimant que les voix critiques envers le gouvernement actuel sont trop souvent réprimées. Pour lui, la paix ne pourra être assurée que si la liberté d’expression est respectée.

Lire : Présidentielles 2025 : Alassane Ouattara prêt à continuer à servir son pays

La foule présente, composée de partisans enthousiastes, a réagi positivement à ses propos. Gbagbo a également dénoncé les persécutions politiques, rappelant les procès en cours de plusieurs de ses collaborateurs, dont Damana Pickass et Justin Koua. Ces derniers risquent jusqu’à vingt ans de prison pour des accusations liées à des événements de 2020 et 2021, jugées par le PPA-CI comme étant de nature politique.

Une situation juridique compliquée pour Gbagbo

Bien que gracié en 2022 par le Président Ouattara, Laurent Gbagbo reste exclu des listes électorales en raison de son absence d’amnistie. Ce contexte juridique empêche sa réinscription, un obstacle majeur à sa participation à la Présidentielle de 2025. Gbagbo, dans son discours, a souligné l’injustice de cette situation, tout en appelant à un retour à la paix et à la réconciliation nationale.

Lire : Côte d’Ivoire : Tidjane Thiam renonce à sa nationalité française pour l’Élection de 2025

L’ex-Président, qui prône une véritable transition politique, rappelle que pour que l’élection présidentielle se déroule dans la sérénité, il est nécessaire d’éliminer les obstacles politiques et juridiques qui pèsent sur l’opposition. À côté de Gbagbo, plusieurs personnalités politiques se positionnent déjà pour la Présidentielle d’octobre 2025.

Des concurrents en lice pour 2025

Le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), principal parti d’opposition, devra choisir entre deux figures de proue : son président Tidjane Thiam et l’ancien ministre du Commerce, Jean-Louis Billon. D’autres candidats, tels que Simone Ehivet Gbagbo, l’ex-épouse de Laurent Gbagbo, et Pascal Affi N’Guessan, ancien Premier ministre, se sont également déclarés.

La compétition s’annonce féroce, notamment avec l’incertitude autour de la candidature du président Alassane Ouattara. Ce dernier, au pouvoir depuis 2011, n’a pas encore annoncé officiellement s’il briguerait un quatrième mandat. Toutefois, il a récemment affirmé son désir de « continuer à servir son pays », laissant planer le doute sur ses intentions.

Tidjane Thiam et la renonciation à la nationalité française

Un autre événement marquant dans cette course à la Présidence est la décision de Tidjane Thiam de renoncer à sa nationalité française pour pouvoir se présenter. Ce choix audacieux montre son engagement envers la Côte d’Ivoire et sa volonté de répondre aux exigences légales pour briguer la présidence. En renonçant à sa double nationalité, Thiam cherche à renforcer sa position en tant que candidat pleinement ivoirien, prêt à relever les défis politiques du pays.

La question de la double nationalité est un sujet sensible en Côte d’Ivoire, particulièrement pour les candidats à la Présidentielle.

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