Côte d’Ivoire : « Gbagbo aurait démissionné » sans intervention internationale, selon Obiang Nguema


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Le Président de la Guinée-Equatoriale, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, a déclaré que l’ex-Président ivoirien Laurent Gbagbo était en passe de démissionner quand la communauté internationale est intervenue, au moment de la crise post-électorale de 2010-2011.

Lors d’une interview au magazine panafricain Africa Watch, le Président de la Guinée-Equatoriale, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, a déclaré qu’il avait réussi à convaincre Laurent Gbagbo à démissionner de son poste de Président de Côte d’Ivoire, au moment de la crise post-électorale de 2010-2011.

« Un malentendu »

« Quand j’étais président de l’UA (Union africaine), j’ai parlé et j’ai réussi à convaincre l’ancien Président Laurent Gbagbo à démissionner du pouvoir, et il a accepté de le faire. J’ai aussi essayé de convaincre l’autre partie à accepter la négociation avec Gbagbo parce qu’il avait accepté de démissionner. Mais l’ingérence extérieure n’a pas donné vraiment le temps à Gbagbo de démissionner ou de s’engager dans des négociations avec l’autre partie », a indiqué le Président équato-guinéen, peut-on lire sur Koaci.

Il se déclare surpris de l’ampleur qu’a pris ce litige autour de l’élection présidentielle. « En fait, le problème ivoirien n’était pas vraiment un problème au début, il s’agissait d’un malentendu. Les gens sont allés à une élection et il y avait un malentendu sur le gagnant. En fait, cela me surprend qu’à partir de ce malentendu est né un énorme conflit qui s’est aggravé au niveau que nous avons vu », a-t-il indiqué.

« L’ingérence des pays étrangers »

Cette sortie intervient au moment où la Cour pénale internationale (CPI) vient de décider de juger Laurent Gbagbo à La Haye, où il est emprisonné. Dans cette interview, le Président de ce pays d’Afrique centrale, à la tête de l’Etat depuis 1979, critique l’intervention de la communauté internationale. « Je crois que c’était l’ingérence de pays étrangers, des Nations-Unies et de tous les organismes, qui ont vraiment aggravé le conflit en Côte d’Ivoire. Je me suis demandé pourquoi les Nations-Unies, une institution de la paix, fondée pour favoriser la paix dans le monde, a pris parti dans un conflit interne et créé l’escalade à l’aide de ses troupes qui sont intervenues, qui ont même combattu pour une partie au conflit ».

Le rôle de la France, qui entretient des rapports étroits avec la Côte d’Ivoire, est pointé du doigt dans ce conflit. « Pourquoi (l’ONU) n’a-t-elle pas dit :  »Eh bien, nous savons que la France est impliquée jusqu’au cou dans ce conflit, elle a utilisé ses troupes et s’est battue pour un camp dans le conflit avant les élections, et beaucoup de personnes sont mortes. En tant que tel, la France n’est plus un arbitre impartial en Côte d’Ivoire  ». Elle devait donc se mettre à l’écart et donner la place à des pays neutres acceptés par les deux parties, pour vraiment aider à trouver une solution acceptable en Côte d’Ivoire », a conclu Teodoro Obiang Nguema Mbasogo.

La CPI a récemment décidé de juger l’ex-Président ivoirien Laurent Gbagbo pour sa responsabilité dans la crise post-électorale de 2010-2011 en Côte d’Ivoire, qui a causé des milliers de morts.

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