Le candidat Essy Amara à la Président du 25 octobre prochain en Côte d’Ivoire a décidé de suspendre mardi sa candidature alors que la campagne électorale doit s’ouvrir officiellement vendredi prochain. Il a justifié que les conditions ne sont pas réunies pour l’organisation d’un « scrutin juste et crédible ».
L’ancien ministre de Félix Houphouët-Boigny, Essy Amara, a décidé mardi de « suspendre » sa participation à la campagne électorale pour la Présidentielle du 25 octobre prochain dont il est un des 10 candidats. Les conditions ne sont pas réunies pour la tenue d’une élection impartiale, a-t-il argumenté.
Principal argument du candidat dissident du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), l’équilibre des institutions électorales. Selon lui, la Commission électorale indépendante (CEI) est totalement acquise au chef de l’Etat Alassane Ouattara. La majorité de ses membres et le président, Youssouf Bakayoko, déjà en poste au moment de l’élection de 2010, sont accusés d’être aux mains du pouvoir.
Le risque d’une nouvelle crise post électorale ?
Essy Amara n’a pas exclu de participer à nouveau au processus électoral en cas de « prise en compte effective des légitimes exigences démocratiques et républicaines du peuple de Côte d’Ivoire ». Il a critiqué le Président Alassane Ouattara qu’il accuse d’utiliser le budget de l’Etat ivoirien pour sa campagne électorale qu’il a commencé depuis trois ans déjà, a-t-il déclaré sur BBC Afrique. Il a réaffirmé que la somme de 100 millions que le chef de l’Etat a annoncé vouloir attribuer à chaque candidat était largement insuffisante. Il a indiqué que le financement de la campagne électorale par l’Etat est prévu dans la Constitution.
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« Si nous n’y prenons garde, nous nous acheminons vers une crise postélectorale, une crise postélectorale de trop », a-t-il averti, affirmant ne pas vouloir être « complice d’une combine électorale ». En 2010, l’élection présidentielle avait débouché sur une crise post électorale après que Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara se soient tous les deux proclamés vainqueurs du scrutin. De violents combats ont éclaté entre les rebelles qui occupaient alors toute la moitié nord du pays et les forces pro-Gbagbo. Ils ont entraîné la mort d’au moins 3 000 personnes, selon l’ONU.