Un centre de presse, acquis à la cause de Laurent Gbagbo, et le siège du parti de l’ancien président ont été la cible d’attaques ce week-end. La tension monte en Côte d’Ivoire depuis deux semaines, après l’attaque de camps militaire et d’une prison de Dabou, près d’Abidjan.
La violence en Côte d’Ivoire prend une autre tournure. Après l’armée et les prisons, ce sont les centres politiques et de presse qui sont attaqués. Deux endroits connus pour être des sièges de soutien de l’ancien Président Laurent Gbagbo ont été attaqués ce week-end. Cela a commencé dans la journée de samedi. Le siège du Front populaire ivoirien (FPI) a fait l’objet d’une attaque d’hommes non identifiés. Ce qui a blessé trois personnes parmi les militants, dont deux auraient été enlevées. La voiture de l’un des dirigeants du parti a été brulée.
Dans la nuit de samedi à dimanche, c’est le centre de direction du groupe qui publie le journal pro-Gbagbo Le Temps qui a été victime d’un assaut. « Aux environs de minuit, le siège du groupe Cyclone a été attaqué par six hommes en civil, qui ont passé à tabac le vigile », a déclaré Yacouba Gbané à l’AFP. Des bureaux ont été brulés et des ordinateurs dérobés.
« Il faut qu’on arrête de mettre à mal la liberté de la presse, la sécurité doit être pour tout le monde », a déclaré Yacouba Gbané. Le journal est connu pour être farouchement opposé au gouvernement Ouattara et a été suspendu le 03 août pour « calomnie ». Le journal devrait reparaître le 21 août.
L’ONU condamne
La mission onusienne ONUCI condamne pour sa part « énergiquement » ces dernières violences et appelle le gouvernement à en « identifier et sanctionner les auteurs ». Elle réitère son appel urgent au calme et encourage les autorités à « prendre des mesures concrètes et urgentes pour impulser le processus indispensable de réconciliation nationale ». Etienne Allou, le représentant de l’ONUCI pour les droits de l’Homme, avait dimanche déclaré, d’après Abidjan.net, que « la responsabilité de l’Etat de la Côte d’Ivoire en matière de sécurité a été confiée à la police, la gendarmerie et aux casques bleus de l’ONUCI », demandant ainsi le respect des forces de l’ordre dans le pays.
Un climat d’insécurité se propage un peu partout dans le pays depuis deux semaines. Il y a quinze jours, l’attaque d’un camp militaire par un commando armé a fait six morts. La semaine dernière, ce fut une prison de Dabou, près d’Abidjan qui a été la cible d’hommes armés qui ont libéré une centaine de détenus. Le gouvernement a accusé des partisans du camp de Laurent Gbagbo d’être responsables de ces attaques. Le parti de FPI a nié toute responsabilité et a demandé une enquête. Depuis les attaques de ce week-end. Ses dirigeants soupçonnent à leur tour des pro-Ouattara d’être à l’origine des violences.
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