Côte d’Ivoire : clôture du dialogue politique dans la satisfaction générale


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Le Premier ministre ivoirien, Patrick Achi
Le Premier ministre ivoirien, Patrick Achi

Le dialogue politique, ouvert depuis un plus de deux mois entre l’opposition et le gouvernement ivoiriens, vient d’être clôturé. Le rapport final a été déposé, ce vendredi.

Le processus d’apaisement et de décrispation politique est inexorablement en marche, en Côte d’Ivoire. C’est le moins qu’on puisse dire après la signature, ce vendredi 4 mars, du rapport final du dialogue politique. Deux mois et demi durant, 21 partis et groupements politiques de la mouvance comme de l’opposition, 26 organisations de la société civile, se sont penchés sur les problèmes qui secouent la Côte d’Ivoire depuis l’élection contestée d’Alassane Ouattara pour un troisième mandat en octobre 2020. Les discussions ont tourné autour des cinq axes suivants : la recomposition de la Commission électorale indépendante (CEI), les mesures d’apaisement de l’environnement socio-politique, la mise au point d’une nouvelle liste électorale, la révision du code électoral et la réconciliation nationale.

À la clôture, ce vendredi, la satisfaction était perceptible de part et d’autre, en commençant par le Premier ministre, Patrick Achi, qui a présidé la clôture des travaux. « C’est la preuve qu’ensemble, nous pouvons contribuer significativement à la construction de la paix et du vivre ensemble », a-t-il déclaré. « Tous ceux qui y vivent savent désormais que la Côte d’Ivoire a tourné la page, qu’elle est à nouveau ce pays de paix, d’hospitalité et de progrès », poursuit-il. Des raisons de se réjouir  ? Cela ne manque certainement pas, au regard des conclusions et recommandations du rapport. En effet, au titre des mesures d’apaisement de l’environnement politique, tous les participants ont recommandé l’engagement des acteurs politiques à se départir de la violence comme mode d’accession au pouvoir.

Ils ont souhaité également le recours à un paiement plus régulier de la subvention des partis et groupements politiques et la transmission au cabinet du Premier ministre de la liste et des numéros de compte des personnalités dont les comptes bancaires seraient encore gelés. Concernant la réconciliation nationale, la mise en place d’un processus de réparation et d’indemnisation des victimes de la crise électorale de 2020, la poursuite du renforcement de la culture démocratique et du civisme au sein de la société ivoirienne ont été suggérées. Ils ont aussi recommandé la vulgarisation des modes alternatifs de règlement des conflits en impliquant, notamment, les chefs coutumiers, les guides religieux et les organisations de la société civile.

Au niveau du cadre juridique et institutionnel des élections en Côte d’Ivoire, les acteurs ont proposé la prise en compte des réalités politiques nouvelles en vue du réaménagement de la Commission électorale indépendante (CEI) sans préjudice et litige de sexe, la conduite de la réflexion par le gouvernement sur le découpage électoral sur la base du relèvement du coefficient affecté aux critères démographiques et en maintenant les acquis. La révision annuelle de la liste électorale par la CEI conformément au code électoral et le réexamen du mécanisme de financement des candidats et le remboursement des frais de campagne à l’élection présidentielle ont été préconisés. L’amélioration du système de parrainage citoyen à l’élection présidentielle et le renforcement de la sécurisation de ce système figurent parmi les recommandations .

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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