Après la confirmation de l’inculpation par la justice ivoirienne d’ex-chefs rebelles proche de l’actuel président Alassane Ouattara, le gouvernement a indiqué que le chef d’Etat n’interférerait pas dans les affaires de la justice.
L’information d’abord publié dans la presse ivoirienne a été confirmée mercredi par le gouvernement. Des ex-comzones, chefs de guerre disposant du contrôle d’un territoire, ayant porté Alassane Ouattara au pouvoir en 2011 vont être jugés par la justice ivoirienne.
« Il n’interféra pas dans les affaires de la justice »
« Cela ne doit pas d’ailleurs être une surprise puisque le chef de l’Etat a toujours clamé haut et fort qu’il n’interféra pas dans les affaires de la justice, » a indiqué le porte-parole du gouvernement et ministre des TIC, Bruno Koné. Le président Ouattara avait promis dès son accession au pouvoir une justice pour tous les coupables de la crise post-électorale de 2010-2011 au cours de laquelle ses partisans se sont opposés ceux de l’ex-chef d’Etat Laurent Gbagbo, revendiquant tout deux la victoire à l’élection présidentielle. Elle avait fait 3 000 morts, selon l’ONU.
C’est la première fois que la justice ivoirienne poursuit des personnes considérées comme proche du pouvoir. La décision a été saluée par Kouadio Konan Bertin, un des dissidents du PDCI qui a rallié la Coalition nationale pour le changement (CNC), sur RFI.
Une décision « un peu tardive »
« Je me félicite de ces mises en examen dans le sens où inculper quelques comzones, fussent-ils des seconds couteaux, (…) c’est la preuve que des crimes ont aussi été commis de part et d’autre », a -t-il indiqué. Il a insisté sur la nécessité qu’une « justice équitable » intervienne en Côte d’Ivoire et « non de la poudre aux yeux pour distraire l’opinion internationale et les Ivoiriens ».
La Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) s’est félicitée de cette décision qui constitue un « rééquilibrage » de la justice ivoirienne même si elle intervient de façon « un peu tardive », à trois mois de l’élection présidentielle. Le responsable Afrique de la FIDH a précisé que le processus devait maintenant aller jusqu’au bout.
Les ex-chefs de guerre Chérif Ousmane et Losseni Fofana, cités dans de nombreux rapports des organisations des droits de l’homme, vont notamment être entendus.