Charles Konan Banny a été désigné, mercredi, à la tête de la Coalition nationale pour le Changement (CNC) qui rassemble les opposants au Président Alassane Ouattara. L’objectif est de parler d’une seule voix, à trois mois de l’élection présidentielle.
Charles Konan Banny a été désigné, ce mercredi 22 juillet 2015, président de la Coalition nationale pour le Changement (CNC), par acclamation, au cours d’une rencontre organisée à son domicile, de source officielle. Le candidat déclaré à l’élection d’octobre prochain va tenter de prouver qu’il est le candidat le plus crédible à s’opposer au Président Alassane Ouattara.
Unifier la position du parti
Lors de cette rencontre, le président fondateur du Mouvement des Forces d’Avenir (MFA), Anaky Kobenan, a officiellement rejoint, avec la frange dissidente de sa formation, le CNC, après avoir fait partie du RHDP, la coalition au pouvoir. Les autres personnalités membres ont été nommées vice-présidents. Martial Ahipeaud, président de l’Union pour le Développement et les Libertés (UDL) depuis 2006, est en charge du programme de gouvernement tandis que Kouadio Konan Bertin et Jean Jacques Bechio seront les portes-paroles de cette coalition.
L’enjeu est d’unifier la position de la coalition, à trois mois de l’élection présidentielle, théâtre de nombreuses dissensions et points de désaccord depuis sa création le 15 mai 2015. Le CNC veut être un regroupement d’énergies en vue de faire pression pour l’organisation d’une élection démocratique, apaisée, transparente et inclusive. Il regroupe 17 organisations et trois candidats déclarés au prochain scrutin, son nouveau président, Kouadio Konan Bertin et Jérôme Brou Kablan. Essy Amara, un des quatre frondeurs qui s’étaient opposés notamment de façon collective à « l’Appel de Daoukro », n’a pas signé son appartenance à l’alliance d’opposition. Multipliant sa présence dans les médias, il semble aujourd’hui vouloir faire cavalier seul.
En route vers la Présidentielle ?
Depuis sa création, les différentes membres du CNC ont fait entendre des voix discordantes, notamment au sujet de la stratégie à adopter face au chef de l’Etat, Alassane Ouattara. Pour la fraction fidèle à Abou Drahamane Sangaré du Front populaire ivoirien (FPI), la frange « Gbagbo ou rien », qui fait partie de ce regroupement politique depuis ses débuts, il s’agit de boycotter toutes les activités de la Commission électorale indépendante (CEI) et donc la prochaine élection. Pour le LIDER et son président, Mamadou Koulibaly, ancien membre du FPI, et en première ligne à sa création, cette formation se devait d’occuper le terrain et de mobiliser les militants.
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Il semble que la ligne plus consensuelle de l’ancien Premier ministre de Laurent Gbagbo de 2005 à 2007 l’ait emporté, prenant le pas notamment sur l’activisme des militants du LIDER, n’hésitant pas à désavouer publiquement l’un des lieutenants de Mamadou Koulibaly, Samba David, quand il appelle à organiser un rassemblement, le 20 juillet dernier. L’ancien président de l’Assemblée nationale ivoirienne était d’ailleurs absent, ce mercredi, pour l’élection du nouveau président de cette alliance. « Il est illusoire de penser que la CNC obtiendra démocratie et alternance sans que le peuple ne se soulève pour en créer les conditions », a-t-il déclaré sur son compte Twitter, à l’issue de la rencontre des membres de la coalition anti-Ouattara.
A 72 ans, l’ancien gouverneur de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) apparaît bien décidé à concourir à la Présidentielle d’octobre. Charles Konan Banny qui se disait « l’ami de 30 ou 40 ans » du Président Alassane Ouattara veut saisir ce qui est certainement sa dernière chance d’accéder à la magistrature suprême de Côte d’Ivoire.