L’arrestation de Charles Blé Goudé continue à défrayer la chronique. L’ancien bras droit de Laurent Gbagbo a en effet été interpelé à Accra, la capitale du Ghana, le jeudi dernier avant d’être extradé en Côte d’Ivoire. Son arrestation suscite encore de nombreuses interrogations, alors qu’il était donné pour mort.
Charles Blé Goudé extradé en Côte d’Ivoire. Il aura fallu un an et demi après la fin de la crise politique en côte d’ivoire pour que Charles Blé Goudé soit interpelé par Interpol à Accra, la capitale du Ghana. En moins de 24 heures après son arrestation, il a été extradé vers son pays d’origine. Un bref communiqué officiel lu à la télévision a confirmé la thèse de son arrestation et de son extradition que certains jugeaient utopique. Les Ivoiriens, qui viennent de traverser des périodes difficiles marquées par une profonde instabilité politique, restent divisés sur cette affaire. Certains sont favorables à cette extradition, mais d’autres se veulent mitigés et accueillent la nouvelle avec beaucoup de sérénité.
Crise post-électorale
La confrontation qui avait opposé le camp de Laurent Gbagbo à celui d’Alassane Ouattara lors des élections de 2010 reste encore gravée dans les mémoires. Le sanglant conflit avait alors fait plus de 3.000 morts à en croire le Human Rights Watch. Le pays avait pourtant connu une autre époque douloureuse en 2002, date à laquelle des groupes rebelles tentent de fomenter un putsch et de déloger le président Laurent Gbagbo. De nombreux Ivoiriens avaient été tués et d’autres se sont exilés dans les pays voisins pour échapper aux exactions commises dans les deux camps. Le pays garde encore les stigmates de ces deux périodes qui ont largement fragilisé l’économie d’un pays, jadis considérée comme le grenier de l’Afrique de l’Ouest.
En fondant son parti politique Alliance des jeunes patriotes pour le sursaut national en 2002, Charles Blé Goudé, encore appelé « le général des patriotes », venait alors de signer son entrée dans l’arène politique ivoirienne avec l’espoir de tourner la page sombre que le pays venait de connaitre. L’homme n’a jamais caché sa proximité avec l’ancien président de la Côte d’Ivoire, qu’il défend à ses risques et périls, jusqu’à ce qu’il soit déchu du pouvoir en avril 2011.
Accusé de crimes de guerre
Après l’arrestation de Laurent Gbagbo, le 11 avril 2011, par les forces pro-Ouattara, Charles Blé Goudé prend la fuite et s’exile au Ghana pour tenter d’échapper à un coup de mandat d’arrêt déposé contre sa personne. Son arrestation,le jeudi dernier, laisse perplexes bon nombre d’Ivoiriens qui refusent toujours de se prononcer sur son cas.
Accusé d’avoir contribué aux violences durant la crise de décembre 2000 à avril 2011, Charles Blé Goudé a comparu ce 21 janvier devant le tribunal. Les chefs d’inculpation retenus contre lui sont : crimes de guerre, meurtre, crimes économiques et enlèvement, selon Habiba Coulibaly, le porte-parole du procureur.
Son arrestation le 17 janvier au Ghana marque une étape charnière pour un pays qui, aujourd’hui, cherche à poser les jalons d’une véritable réconciliation nationale.