Il existe un péage en Côte d’Ivoire, sur l’autoroute du nord, où un transporteur peut débourser jusqu’à 3,6 millions de Fcfa par an. Ce péage, c’est celui d’Attingué, au nord d’Abidjan.
A peine a-t-il été inauguré, le 15 mai 2014, que le péage d’Attingué, sur l’autoroute du nord, au nord d’Abidjan, fait l’objet d’une contestation générale chez les transporteurs. Face au silence de l’Etat après maintes demandes de revoir à la baisse le tarif du droit de passage, ceux-ci devaient observer une grève, ce lundi, en cessant de transporter les populations. La décision avait été prise à l’unanimité, vendredi, au siège de l’Union générale des consommateurs de Côte d’Ivoire (Ugcci), à Yapougon Andokoi, avec, selon eux, le soutien des consommateurs. Le mouvement a toutefois été brisé et reporté à une date ultérieure.
Un transporteur paie jusqu’à 600 000 Fcfa par mois
D’après le groupement de gestion des acteurs et auxiliaires de transport de Côte d’Ivoire (2G.2A.T-CI), le chauffeur d’un mini-bus de 31 places qui utilise l’autoroute à péage jusqu’à quatre fois dans la journée (deux aller et deux retour) doit débourser 2 500 Fcfa à chaque passage au poste d’Antigué, soit un total de 300 000 Fcfa par mois (457 euros). A la fin de l’année, ce même transporteur aura déboursé la bagatelle de 3,6 millions de Fcfa (5 488 euros).
Pour les cars et camions bennes qui font la même rotation journalière, ils doivent mettre davantage la main à la poche puisque le prix est de 3 700 Fcfa à chaque passage à ce péage, soit 450 000 Fcfa (686 euros) le mois ou encore 5,4 millions de Fcfa par an (8 232 euros).
Les poids lourds sont les grands perdants : 5 000 Fcfa par passage pour exactement la même rotation. Ce sont 600 000 Fcfa mensuels (914 euros) et 7,2 millions Fcfa (10 976 euros) par an !
Des transporteurs jettent l’éponge
A ces prix-là, il est difficile pour les transporteurs de faire recette. Certains ont même été obligés d’abandonner leur activité, note le président du 2G.2A.T-CI. « Les transporteurs qui utilisent l’autoroute du nord, avec un mini car de moins de 25 places, ont abandonné leurs activités, faute de recette », précise Dao Seydou. Et d’ajouter : « Nos revendications n’ont rien à voir avec la politique. Nous sommes plutôt préoccupés par la rentabilité de notre activité », rapporte Abidjan.net.
La grève, annulée ce lundi, devrait avoir lieu dans un futur proche. « Ce n’est que partie remise. Nous allons prendre cette fois les dispositions nécessaires pour que la grève ait vraiment lieu quelles que soient les circonstances », prévient Dao Seydou. Selon lui, le paiement des vignettes et des patentes devait amener l’Etat à revoir à la baisse les tarifs du péage routier.
Disparition des transporteurs d’ici cinq ans
D’après les projections du président de l’Ugcci, N’Guessan Kouakou, les transporteurs n’existeront plus d’ici cinq ans si les prix pratiqués restent inchangés. Les transporteurs et l’Ugcci proposent 500 Fcfa par passage pour les mini-cars et les véhicules personnels, 1000 Fcfa pour les cars et 2000 Fcfa pour les gros camions.