Dans son traditionnel discours à la nation à la veille du nouvel An, le Président ivoirien Alassane Ouattara a annoncé avoir accordé des grâces présidentielles pour 3 100 prisonniers de la crise post-électorale. Pour sa part, l’opposition indique que la Côte d’Ivoire « n’a pas besoin de grâce présidentielle, mais d’un Etat de droit ».
Le chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara a, dans son traditionnel discours à la nation à la veille du nouvel An, annoncé avoir accordé des grâces présidentielles pour 3 100 prisonniers de la crise post-électorale. Pour sa part, l’opposition indique que la Côte d’Ivoire « n’a pas besoin de grâce présidentielle, mais d’un Etat de droit ».
« J’ai décidé d’user de mon droit de grâce en procédant à des remises totales et partielles de peines. Cette décision permettra à des milliers de détenus de recouvrer immédiatement la liberté et à d’autres de voir leur peine réduite. Il s’agit au total de 3 100 personnes », a indiqué Alassane Ouattara qui « invite donc tous (mes) concitoyens à saisir cette nouvelle opportunité en vue d’un rassemblement de la nation et de la consolidation de la paix ».
La réaction ne s’est pas fait attendre du côté de l’opposition ivoirienne. En effet, le président de Liberté et Démocratie pour la République (LIDER, opposition) Mamadou Koulibaly, dans une interview accordée à APA, a estimé, ce vendredi 1er janvier 2016, que « la Côte d’Ivoire n’avait pas besoin de grâce présidentielle, mais d’un Etat de droit », ajoutant que « cette libération n’est pas la justice, mais la suite d’une vengeance car après la crise post-électorale de 2010-2011, seul un camp a été accusé, poursuivi et emprisonné pour un oui ou pour un non ».
Mamadou Koulibaly se « félicite de cette décision car après avoir nié pendant cinq ans l’existence de prisonniers politiques dans son pays, on peut se demander d’où Ouattara sortira ces 3100 qu’il libère à l’occasion de cette grâce », dénonçant « une contradiction mensongère désormais résolue ».