Quinze proches de l’ancien président Laurent Gbagbo, interpellés dans le contexte de sa chute mouvementée, vont être traduits devant la justice ivoirienne. Le parquet d’Abidjan a retenu à leur encontre de nombreux chefs d’accusations, parmi lesquels les crimes de sang, le détournement des fonds publics et l’atteinte à la sureté de l’Etat. De son côté, la Cour pénale internationale a envoyé une mission à Abidjan, en prélude à d’éventuelles poursuites pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité qui pourraient aussi bien viser des hommes de Laurent Gbagbo que ceux d’Alassane Ouattara.
Engagé dans une information judiciaire à l’encontre du président sortant, Laurent Gbagbo, le parquet d’Abidjan a formellement inculpé, vendredi, 15 personnes de l’entourage de l’ancien chef d’Etat, lit-on lundi sur Afriquinfos.com . Arrêtées lors de la chute de Laurent Gbagbo le 11 avril, ces personnes avaient été placées en résidence surveillée dans un hôtel de la capitale ivoirienne, pendant que le président sortant était transféré à Korhogo dans le nord du pays. Anciens ministres ou hauts responsables de l’appareil politique de l’ancien chef d’Etat, tous doivent répondre d’une vingtaine de chefs d’accusations, parmi lesquels : crime de sang, détournement de deniers publics, atteinte à la sûreté de l’État, participation à des bandes armées, crimes économiques et vol en réunion.
Cour pénale internationale
De son côté, la Cour pénale internationale de La Haye (Pays Bas) a envoyé lundi une mission d’évaluation en Côte d’Ivoire. Celle-ci doit établir un rapport sur les crimes qui ont pu être commis dans le pays pendant la crise postélectorale. Un document qui pourrait permettre au procureur de la CPI, Luis Moreno Ocampo, d’ouvrir une enquête sur les crimes de guerre et crimes contre l’humanité dont sont soupçonnés à la fois les hommes de Laurent Gbagbo et ceux d’Alassane Ouattara.
Les 15 personnes inculpées par le parquet d’Abidjan
1- Gilbert-Marie Aké N’Gbo, ex-Premier ministre.
2- Alcide Djédjé, ex-ministre des Affaires étrangères.
3- Désiré Dallo, ex-ministre de l’Économie et des Finances.
4- Chantal Leba, ex-membre de la FESCI, présidente d’un mouvement patriotique.
5- Ettien Amoakon, ex-ministre des Postes, des Télécommunications et des Nouvelles technologies de l’information.
6- Christine Adjobi, ex-ministre de la Santé et de la lutte contre le Sida.
7- Parfait Atsé Acho, ex-chef de cabinet d’Ahoua Don Mello au ministère de l’Équipement et des Assainissements.
8- George Armand Ouégnin, ex-secrétaire d’État chargé de l’Assurance mutuelle universelle (AMU).
9- Philippe Henri Dacoury-Tabley, ancien gouverneur de la BCEAO.
10- Franck Anderson Kouassi, ex-président du Conseil national de la communication audiovisuelle (CNCA).
11- Armand Bohui Komé, ex-journaliste au cabinet de l’ex-Première dame Simone Gbagbo et ex-membre du Conseil national de la presse.
12- Norbert Gnahoua Zibrabi, ex-directeur de publication du journal L’Oeil du peuple et ex-conseil technique de Laurent Gbagbo.
13- Simone Hué Lou, ex-directrice générale adjointe de « La Refondation », société éditrice du journal du FPI Notre Voie.
14- Germain Guézé, ex-cadreur à la RTI détaché à la Présidence.
15- Danielle Boni Claverie, ex-ministre de la Famille, de la Femme et de l’Enfant.