Alors que l’élection présidentielle se rapproche, Jacob Zuma, le patron de l’ANC et favori pour la présidence, est à nouveau inquiété par la justice sud-africaine. Le tribunal de Pietermaritzburg a autorisé, mercredi, les procureurs à faire appel de la décision d’invalidation des poursuites pour corruption contre le dirigeant du parti au pouvoir. Mauvaise nouvelle à quelques mois des présidentielles.
Jacob Zuma qui se croyait à l’abri jusqu’en 2009 est à nouveau inquiété par la justice sud-africaine. Chris Nicholson, juge du tribunal de Pietermaritzburg, (sud-est de l’Afrique du Sud), a autorisé mercredi le parquet sud-africain à faire appel de la décision d’invalidation des poursuites contre Jacob Zuma.
Le patron de l’ANC (African National Congress, parti au pouvoir), accusé d’avoir accepté des dessous de table de la part d’une filière de la société d’armement Thalès, avait été relaxé le 12 septembre. Le juge avait en effet accepté sa requête en non lieu au motif que la procédure n’avait pas été respectée puisque Jacob Zuma n’avait pas pu présenter ses arguments à la justice.
Les procureurs, qui avaient déposé, mercredi 30 septembre, un recours afin de rouvrir les poursuites contre le favori à l’élection présidentielle, obtiennent aujourd’hui gain de cause. L’enquête est relancée.
Jacob Zuma est aujourd’hui dans une position délicate alors qu’il pensait être tranquille jusqu’à la présidentielle de 2009. Profitant de la relaxe du 12 septembre, il avait accusé Thabo Mbeki, l’ancien président, d’être à l’origine de son inculpation. Le juge lui avait alors donné raison évoquant des « interférences politiques au plus haut niveau ». Convaincant les membres les plus influents du parti, le dirigeant de l’ANC l’avait évincé du pouvoir et mis à son poste Kgalema Motlanthe, homme politique bien moins dangereux pour les élections à venir.
L’ANC en proie à la dissidence
La nouvelle tombe mal pour le patron de l’ANC à l’heure où son parti est en train de se fissurer. Les pro-mbekistes quittent peu à peu le navire et ont même décidé de tenir une convention nationale le 2 novembre prochain dans l’espoir de créer un nouveau parti. Ce nouveau rebondissement juridique pourrait leur redonner confiance alors que Jacob Zuma avait déclaré à la presse qu’ils ne représentaient que des cas « isolés et aigris » qui ne l’inquiétaient pas.
L’ANC, qui est au pouvoir depuis les élections multiraciales de 1994 et qui domine très largement la scène politique sud africaine, devra dorénavant compter avec un président affaibli et une opposition grandissante pour l’échéance électorale de 2009.
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