Interpellé sur le mandat d’arrêt international visant Papa Massata Diack, le fils de Lamine Diack, le Premier ministre sénégalais Mahammed Boun Abdallah Dionne a indiqué que « l’Etat du Sénégal ne va jamais procéder à l’extradition d’un de ses fils pour jugement dans un pays tiers ».
A Dakar,
«L’Etat du Sénégal ne va jamais procéder à l’extradition d’un de ses fils pour jugement dans un pays tiers», a déclaré le Premier ministre Mahammed Boun Abdallah Dionne interpellé, jeudi, sur le mandat d’arrêt international visant Massata Diack, le fils de Lamine Diack. Ce dernier a été mis en examen, par la justice française, pour corruption passive et blanchiment aggravé.
« Un Etat qui se respecte n’extrade pas son fils. Il doit le soutenir (…). Sur l’affaire Lamine Diack, il ne faut pas oublier que c’est pendant devant la justice et nous lui accordons toute la présomption d’innocence. Il ne faut pas briser nos stars. Dans les pays comme la France si une de leur star est en difficulté, les citoyens les protège », a notamment dit le Premier ministre lors de son passage à l’Assemblée nationale pour des questions d’actualité adressés à lui et à son gouvernement. Au cours de cette séance parlementaire le président du groupe des Libéraux et démocrates Modou Diagne Fada est revenu sur l’affaire Lamine Diack en demandant « pourquoi le gouvernement du Sénégal, qui se veut une gouvernance vertueuse, tarde-t-il à ouvrir une information judiciaire ? ».
Revenant sur l’avis de recherche lancé contre le fils de Lamine Diack, Papa Massata Diack, le chef du gouvernement évoque la convention judiciaire qui lie l’Etat du Sénégal et la France. « Nous n’allons jamais extrader un fils. Nous avons une convention judiciaire avec la France qui va jouer et le droit sera dit », a insisté Mahammed Boun Abdallah Dionne.
Ancien consultant en marketing de l’Association internationale des fédérations d’athlétisme (IAAF), le Sénégalais Papa Massata Diack est l’objet d’un avis de recherche international, pour des faits de fraude, blanchiment d’argent et corruption », avait annoncé la magistrate Eliane Houlette, chef du parquet national financier de France, qui a jouté que le fils de Lamine « n’a pu être entendu et se trouverait au Sénégal ».
Cette sortie de la cheffe du parquet national financier de France avait été effectuée en marge de la présentation du rapport de la Commission indépendante (CI) de l’Agence mondiale antidopage (AMA) sur les actes de corruption à l’IAAF à Munich, en Allemagne. Eliane Houlette a indiqué que l’Association internationale des fédérations d’athlétisme s’est constituée partie civile dans le dossier concernant Papa Massata Diack.
Dans un entretien avec le Groupe Futurs médias, au Sénégal, l’ancien consultant en marketing de l’IAAF par ailleurs fils de l’ex-président de l’IAAF de 1999 à 2015, Lamine Diack, Papa Massata a indiqué avoir été juste informé qu’une affaire le concernait. Diack-fils avait expliqué son refus de se présenter devant la justice française par la manière dont les juges français ont traité son père.