Au premier jour du procès de Lamine Diack, ce lundi à Paris, l’ancien président de l’athlétisme mondial a été enfoncé par le patron de l’antidopage à la Fédération Internationale (IAAF), Gabriel Dollé, qui est revenu sur ses « arrangements » avec les règles. Lamine Diack et ses co-prévenus comparaissaient devant la 32e chambre correctionnelle.
Le Sénégalais Lamine Diack, ancien patron de la Fédération Internationale d’Athlétisme, faisait face au juge français, ce lundi 8 juin 2020, à Paris. Il a été enfoncé par un de ses collaborateurs. Gabriel Dollé notamment, qui a révélé que l’ancien président de l’IAAF, Lamine Diack, lui avait « demandé de considérer la situation financière très critique » e l’instance, et que la publication de la liste des athlètes accusés de dopage allait provoquer un scandale, qui allait influencer le cours des négociations avec les sponsors et les faire péricliter ».
Pour Gabriel Dollé, qui a été renvoyé devant le tribunal pour corruption passive, avec 190 000 euros de pots-de-vin présumés perçus en 2013 et 2014, il fallait éviter « un scandale pour sauver les sponsors de l’athlétisme ». Ce qui, dit-il, explique ses « arrangements » avec les règles. Gabriel Dollé, durant son audition, a tenté de minimiser sa responsabilité, assurant avoir cherché un compromis entre « l’intérêt supérieur de l’IAAF et écarter des athlètes russes pris en flagrant délit de dopage ».
Sauf que la présidente du tribunal, Marie-Rose Hunault, a déploré que plusieurs des athlètes russes avaient pris part aux JO de 2012, dont certains avaient été parés de médailles. Il s’agissait selon Dollé « de ne pas provoquer un scandale », en assurant une gestion raisonnée impliquant de ne pas sanctionner les athlètes de façon officielle et publique mais juste procéder à une « suspension officieuse ». Gabriel Dollé reconnaît toutefois que cette démarche « n’était pas tout à fait celle du règlement ».
Autre co-prévenu, Papa Massata Diack, fils de lamine impliqué dans cette affaire jusqu’au cou. Le patron de Pamodzi, une agence de marketing et de consulting, plusieurs fois convoqué par la justice qui est même allée jusqu’à demandé au Sénégal de l’extrader, n’a jamais répondu présent. Poursuivi lui aussi dans cette affaire, il comparaîtra par contumace.
Pour sa part, Lamine Diack, ancien patron de l’IAAF, n’a pas encore pris la parole. Il fera directement face au juge, ce mercredi 10 juin, pour tenter de se défendre et éviter d’être jeté en prison pour dix longue années.