La détection du premier cas de Coronavirus au Sénégal a été une opportunité saisie par les autorités sénégalaises, notamment le chef de l’Etat, Macky Sall, pour effectuer une adresse à l’endroit du peuple qui est désormais en état d’alerte.
C’est ce lundi 2 mars 2020 que l’annonce du premier cas de Coronavirus détecté au Sénégal a été faite. Avec la manière. En effet, en plus de la sortie du ministre sénégalais de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr, qui donné des indications sur ce premier cas détecté de virus dans son pays, le Président Macky Sall lui-même, ayant convoqué un Conseil Présidentiel consacré à la question.
Au cours de cette rencontre, Macky Sall, qui a lancé un appel à la vigilance, invité les populations à respecter les consignes, en plus d’avoir demandé aux Sénégalais de la diaspora de réduire leurs déplacements vers le Sénégal. Tout compte fait, l’apparition du premier cas de Coronavirus a été une belle occasion pour le dirigeant de ce pays d’Afrique de l’Ouest de parler à son peuple (enfin) et tirer la sonnette d’alarme.
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Ce peuple qui n’a, de cesse, interpellé son Président sur ses projets de mandat présidentiel n’a pourtant jamais essayé de faire bouger les lignes et obtenir une réponse claire du chef de l’Etat. Et voilà que Coronavirus s’est invité à un débat houleux au Sénégal. S’il n’a pas clos ce débat sur le mandat présidentiel, qui avait fini par pourrir la vie au Président Sall. Pour en ouvrir un autre, bien sûr !
Poussé jusqu’à ses derniers retranchement, Macky Sall, qui ne dit pas Oui, qui ne dit pas Non sur un éventuel troisième mandat dont les Sénégalais lui attribuent des intentions, a pourtant parlé, en termes clairs, de Coronavirus. Au moment où, son parti, l’Alliance pour la République, est en zone de turbulences, avec un guerre fratricide engagée par des caciques de la formation politique.
Ce jour de révélation du premier cas de Coronavirus coïncidait avec un jour de procès, où Macky Sall, accusé à tort ou à raison, d’être l’artisan de brutalités verbales exercées sur son ministre des Affaires étrangères, Amadou Bâ notamment, devait inéluctablement se prononcer pour un mettre un terme la la bataille rangée autour de la borne fontaine apériste.
Finalement, c’est le Coronavirus qui a sifflé la fin de la récréation, donnant ainsi du pain à mâcher à tous les Sénégalais qui ont tourné la page des conflits qui minent le parti présidentiel. Dans la même veine, les Sénégalais sont plutôt sur une dynamique d’un sauve-qui-peut. Et un troisième ou quatrième mandat est pour l’heure, le cadet de leurs soucis.
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