L’Union Africaine a produit mardi un document annonçant que les représentants du continent au sommet de Copenhague sur le climat, qui se tient jusqu’au 18 décembre au Danemark, «refusaient de signer l’arrêt de mort du Protocole de Kyoto». Les cinquante trois pays africains avaient déjà boycotté temporairement lundi les groupes de travail. Ils souhaitaient que la conférence accorde une place plus importante au renouvellement des engagements entrant dans le cadre de ce Protocole, jugé comme étant le plus contraignant pour les pays industrialisés.
La colère monte au sein du groupe Afrique. L’Union Africaine (UA), a estimé mardi que le sommet sur le climat à Copenhague, qui se déroule du 7 au 18 décembre au Danemark, risquait de déboucher sur « l’arrêt de mort du protocole de Kyoto ». « La Convention des Nations Unies sur les Changements Climatiques (UNFCCC) énonce des principes généraux sans aucune clause contraignante, alors que le Protocole de Kyoto constitue, quant à lui, l’instrument juridique qui prévoit les engagements de réduction des émissions de gaz à effet de serre », précise un communiqué transmis à l’AFP. Pour l’UA, représentée par le Premier ministre éthiopien Meles Zenawi nommé « négociateur en chef » pour les 53 Etats membres de l’organisation continentale, « la mort du Protocole de Kyoto constitue la mort de l’Afrique ».
L’Afrique n’a pas dit son dernier mot
Lundi, le groupe Afrique avait brièvement suspendu leur participation aux réunions lors de la conférence sur le climat. Ils estiment que le sommet néglige l’importance du renouvellement des engagements, au-delà de 2012, des pays industrialisés dans le cadre du Protocole de Kyoto.
Ils appellent les USA à rejoindre le Protocole et réclament à l’ensemble des pays industrialisés de réduire de 40% leurs émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2020, comme le recommandent les experts du le groupe intergouvernemental d’études sur le climat (GIEC). Pourtant, les Etats-Unis campent sur leurs positions et se montrent toujours hostiles à ce protocole car ils savent que les membres du Congrès américain n’ont jamais voulu le ratifier. Les Européens souhaitent, eux, mettre en place un nouveau cadre qui supprime la distinction entre les pays industrialisés et les pays en voie de développement.
La présidence danoise dédramatise
Cette prise de position des pays africains a été dédramatisée par la présidence danoise du sommet de Copenhague, Connie Hedegaard. « Ca paraît dramatique mais cela ne l’est pas tant que ça », a-t-elle déclaré sur la chaîne de télévision danoise TV2 News. Elle a prévu, d’ici vendredi, date de clôture des négociations pour un nouvel accord contre le réchauffement, d’autres « mini-crises, car il y a beaucoup d’intérêts en jeu » et « la nervosité est très grande ».
Pour apaiser les tensions, Connie Hedegaard a affirmé que « son but aujourd’hui est d’amener des groupes de ministres à se mettre au travail sur des sujets concrets et difficiles. C’est ce qui importe maintenant », a-t-elle ajouté. Mais elle a également « convenu avec les présidents de groupes que certaines des questions ne pouvaient être résolues et devaient être portées au niveau des ministres ». « Ce qu’on attend, souligne-t-elle, c’est un feu vert pour la mise en place de divers groupes de travail de ministres ».
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