Alors que les pays riches renâclent à assumer, lors des COP, leur responsabilité climatique et financière envers les pays en développement, certaines entreprises témoignent, au contraire, de leur confiance dans la capacité des pays du Sud à se développer de manière durable. Ainsi, entre autres, du groupe minier CMOC, qui contribue en RDC à l’atteinte des objectifs climatiques globaux.
« Des résultats décevants », « un fiasco », voire un « échec total » pour les uns ; un accord certes « imparfait » et « en demi-teinte », mais annonciateur « d’une nouvelle ère » pour les autres. Alors que la vingt-neuvième Conférence des Parties sur le climat (COP29) a définitivement refermé ses portes à Bakou, en Azerbaïdjan, la plupart des commentateurs s’accordent à reconnaître que l’évènement n’a pas tenu ses promesses. Virant à l’affrontement entre les pays du Nord et ceux du Sud, le grand raout diplomatique a principalement achoppé sur le montant de l’aide que les premiers consentent aux seconds pour s’adapter aux effets du changement climatique.
Les entreprises peuvent-elles réussir là où les États échouent ?
Arraché dans la dernière ligne droite et non sans une certaine confusion, l’accord final acte l’engagement en vertu duquel les pays développés verseront aux pays en développement – aussi les plus vulnérables face au dérèglement du climat – la somme de 300 milliards de dollars. Un triplement de la contribution des pays riches qui ne convainc, cependant, aucun des camps : ni les pays pauvres, qui demandaient plus et ont beau jeu de relever que ces promesses ne reposent que sur la bonne volonté des grandes puissances ; ni ces dernières, qui avancent qu’en temps de disette budgétaire ces efforts ne rencontrent plus l’adhésion de leurs opinions publiques.
Rendez-vous est donc donné l’année prochaine à Belem, au Brésil, pour une COP30 d’ores et déjà annoncée comme celle de la dernière chance. Reflets des contradictions internes et intérêts divergents des États, les revers successifs des grandes conférences sur le climat, pour décourageants qu’ils apparaissent à première vue, signifient-ils qu’aucune avancée n’est possible sur le front climatique ? En Afrique, l’une des régions de la planète où selon l’Organisation météorologique mondiale (OMM) « les phénomènes (…) liés au changement climatique font peser (…) des charges et des risques disproportionnés », certaines entreprises ont choisi de ne pas attendre que les diplomates tombent d’accord pour avancer.
En RDC, TFM devient la première mine africaine certifiée « Copper Mark »
Ainsi du groupe CMOC, leader mondial de la production de cobalt et de cuivre, qui opère en République Démocratique du Congo (RDC) le site de Tenke Fungurume Mining (TFM), la cinquième plus grande mine de cuivre et la deuxième de cobalt au monde. Des minerais aussi rares qu’indispensables à la transition énergétique, mais dont l’extraction ne va pas sans son lot de problèmes écologiques, sociaux, etc. Dans le cadre de sa politique ESG (qui porte sur les critères environnementaux, sociaux et de bonne gouvernance), CMOC a reçu, en juin dernier, la certification Copper Mark, qui repose sur l’évaluation indépendante de ses installations par une tierce partie reconnaissant officiellement ses pratiques de production responsables.
« La certification Copper Mark souligne l’engagement de CMOC à respecter des normes ESG élevées et à s’améliorer en permanence », s’est à cette occasion félicitée Liang Wei, vice-présidente du groupe en charge des questions ESG. Une reconnaissance qui souligne son engagement en faveur du développement durable et établit, de fait, une nouvelle norme pour l’exploitation minière responsable sur le continent.
Et l’engagement du groupe chinois en faveur de pratiques durables comme de l’atteinte des objectifs climatiques globaux ne s’arrête pas aux portes de ses propres mines. Le 4 septembre à Beijing, CMOC a ainsi conclu avec la RDC, représentée par son ministre des Ressources hydrauliques et de l’Électricité, un accord prévoyant la construction de nouvelles centrales photovoltaïques dans ce vaste pays d’Afrique centrale. D’une capacité globale de 600 mégawatts, ces centrales participeront à réduire le déficit énergétique de la RDC, où le taux d’électrification (15%) demeure l’un des plus faibles du continent africain.
Une longue route
D’autres signes encourageants sont envoyés par les acteurs économiques africains. A l’image du rachat, en mars dernier, du producteur d’énergie indépendant Lekela par Infinity Power, le plus grand producteur privé d’énergie renouvelable d’Afrique. Un deal à plus d’un milliard de dollars, qui représente le « signal que ce modèle est viable et qu’il répond à un réel besoin énergétique sur le continent », observe dans Jeune Afrique Sidy Diop, du cabinet Deloitte France. Légitimement déçus par les pays occidentaux, les pays d’Afrique peuvent donc se rassurer du soutien des acteurs privés – car la route sera encore longue, très longue : alors qu’un être humain sur cinq est africain, le continent n’a reçu, en 2023, que 3% des investissements mondiaux dans l’énergie.