Le 1er Salon de la coopération Sud-Sud qui doit se tenir du 21 au 24 septembre à Grand-Bassam affiche des objectifs ambitieux. Des projets capitaux, si l’on en croit les propos de Raymond Sibailly, conseiller spécial chargé des politiques d’investissement et d’intégration africaine auprès du président Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire, puisqu’inscrits dans un contexte historique décisif, les 50 ans des Indépendances. L’intitulé de ce forum est parlant: « Les technologies et la finance des pays émergents au service du développement industriel de l’Afrique ». Il a été présenté lors d’une conférence de presse, vendredi, à Paris.
Les pays émergents au secours de l’Afrique, un projet ambitieux ! L’organisation du 1er Salon de la coopération Sud-Sud, prévu du 21 au 24 septembre 2010 à Grand-Bassam en Côte d’Ivoire, semble se dessiner avec plus de précision. « Aujourd’hui, dans l’intérêt de l’Afrique, nous devons banaliser les frontières du développement et ouvrir les marchés au reste du monde », indique Raymond Sibailly, vendredi, lors de la conférence de presse destinée à faire part du projet. Un enjeu crucial selon lui, qui doit permettre aux Etats africains d’apporter leur concours au développement industriel de l’Afrique. Vingt-sept pays africains [[La Côte d’Ivoire, le Ghana, le Cap-Vert, le Mali, le Burkina-Faso, le Niger, la Mauritanie, le Nigeria, le Bénin, le Togo, la Gambie, la Guinée, la Guinée-Bissau, le Libéria, la Sierra Léone et le Sénégal pour l’Afrique de l’ouest, et le Burundi, la République Centrafricaine, le Tchad, la République Démocratique du Congo, le Rwanda, le Cameroun, la Guinée Equatoriale, le Gabon, la République du Congo, le Sao Tomé et Principe et l’Angola ]] participeront à ce salon, mais il sera également marqué par la présence de pays émergents comme la Chine, l’Inde, le Brésil ou encore l’Afrique du sud qui ont, ces dernières années, entrepris de multiplier, de manière importante, des échanges financiers avec le continent africain.
Le constat est donc clair : l’Afrique n’a d’autre choix que de diversifier ses axes de coopération pour son développement industriel et il apparait qu’un accent particulier doit être mis sur la coopération Sud-Sud. Un postulat qui ne prend pas en compte l’expression d’une prise de position politique, précise Raymond Sibailly, mais bien le résultat de récentes mutations de l’environnement économique mondial, dont l’une des conséquences majeures est l’apparition de pays émergents.
L’Afrique doit élargir ses marchés
Le climat politique actuel en Côte d’Ivoire inquiète cependant. Actuellement en pleine préparation des élections le pays est en proie à l’appréhension. « Ces élections sont une bombe à retardement. Si elles sont bâclées, il y aura des contestations électorales et c’est précisément ce que nous voulons éviter car cela pourrait mener aux armes, or, la paix en Côte d’Ivoire est capitale pour ce salon, » s’exclame Raymond Sibailly. Il estime également que rien ni personne ne pourra faire obstacle à ce salon très attendu.
Une impatience qui s’explique par des espérances nombreuses, auxquelles les organisateurs comptent répondre par le biais de divers échanges. C’est pour mettre en place ces rencontres que se déroulera, en marge du salon, une conférence tripartite rassemblant les bailleurs de fonds, les représentants des Etats africains et les institutions financières internationales. « Aujourd’hui, on demande à l’Afrique de formuler des projets finançables. La faisabilité et la rentabilité du projet seront étudiés, avant les éventuels investissements », explique Raymond Sibailly. « L’Afrique est condamnée à l’intégration de ses marchés si elle veut franchir les barrières du sous-développement », renchérit-il. Une affirmation qui peut paraitre excessive et injuste mais qui sera pourtant la devise de ce salon. Il devient donc nécessaire de trouver des solutions alternatives à l’industrialisation du continent. Solution qu’il entrevoit dans l’épargne, mais aussi et surtout dans la création d’une Banque du Sud, qui réunirait tous les opérateurs économiques de l’Asie, l’Amérique latine et l’Afrique et qui renforcerait la coopération Sud-Sud.
Cette image omniprésente d’une Afrique sous-développée interpelle. Les organisateurs de cet évènement n’hésitent cependant pas à la brandir tel un étendard afin d’étayer l’urgence de leur démarche : faire entrer l’Afrique dans l’ère de l’industrialisation.
Pour plus d’informations:
Le site d’Africa Invest Concept SA