Le chef du gouvernement qatari, en visite au Maroc, a assisté à Rabat, avec son homologue marocain, à la signature de plusieurs accords de coopération entre les deux pays. Le Qatar a également décidé d’activer sa quote-part de 1,25 milliard de dollars relatif à un don de 5 milliards de dollars promis au Maroc par le Conseil de la Coopération du Golfe.
Le Maroc et le Qatar, déjà liés par plusieurs accords de coopération, ont signé mardi à Rabat de nouveaux accords, en marge de la 5e session de la Haute commission mixte maroco-qatarie. L’évènement, co-présidé par le chef du gouvernement marocain, Abdelilah Benkirane et le Premier ministre qatari Cheikh Abdallah Ben Nasser Khalifa Al Thani, a été l’occasion pour les ministres marocain et qatari des Finances, respectivement Mohamed Boussaïd et Ali Cherif Al Imadi, d’activer la quote-part du Qatar d’un montant de 1,25 milliard de dollars relatif au don de 5 milliards de dollars (sur cinq ans) promis au Maroc par le Conseil de la Coopération du Golfe (CCG). Cette première et deuxième tranche de quote-part représente la somme de 500 millions de dollars.
Le Premier ministre qatari est arrivé dimanche soir à Rabat à la tête d’une importante délégation de ministres, dont le chef de la diplomatie, Khaled Ben Mohamed Alattiyah. Les deux pays ont conclu plusieurs accords de coopération bilatérale portant notamment sur le transport aérien, la reconnaissance mutuelle des diplômes, les affaires islamiques et les médias.
En décembre dernier déjà, Rabat et Doha avaient signé différents accords à l’occasion de la visite au Maroc de l’émir du Qatar, Cheikh Tamim Ben Hamad Ben Khalifa Al Thani. Un an auparavant, c’est le roi Mohammed VI qui se rendait à Doha.
Les échanges commerciaux entre les deux pays ont doublé entre 2010 et 2013, passant ainsi de moins de 50 millions d’euros à près de 90 millions d’euros. Cette évolution considérable de plus de 144% est justifiée par la hausse des importations qataries. Mais ces résultats ont été jugés insuffisants par le chef du gouvernement marocain.
La visite au Maroc du Premier ministre qatari intervient dans un contexte particulier. L’Arabie Saoudite, les Emirats et Bahreïn, des alliés proches du royaume marocain, ont rappelé la semaine dernière leurs ambassadeurs à Doha. Ces trois pays accusent le Qatar d’ingérence dans les affaires des pays voisins. Une première dans l’histoire du CCG, qui rassemble depuis 1981 les six monarchies arabes du Golfe. En 2011, les membres du CCG avaient invité le Maroc et la Jordanie, les deux seuls autres monarchies arabo-berbères, à rejoindre leur club. Rabat avait accueilli positivement cette invitation perçue comme un moyen de se protéger des révoltes, mais avait toutefois réitéré son « attachement » à la construction de l’Union du Maghreb arabe (UMA).