Contre sommet France-Afrique : le sommet officiel est inutile


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Drapeau de la France
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La société civile camerounaise veut organiser un contre-sommet France-Afrique. La porte-parole de ce mouvement, Marie-Louise Eteki Otabela, parle de réunion de criminels et de voleurs africains. Entretien.

Afrik.com : Comment est née l’idée de ce contre-sommet ?

Marie-Louise Eteki : Dès qu’on a su que le Cameroun allait organiser le sommet France-Afrique, il y a sept mois, on a décidé de nous organiser et de donner la parole à la société civile. On était écoeuré de voir que les responsables africains continuent de réfléchir à la place du peuple, de décider sans tenir compte de leurs administrés.

Afrik.com : Que reprochez-vous à ce sommet ?

M-L. E. : Le sommet de Yaoundé est inutile. Il prolonge le néocolonialisme français et l’infantilisation de l’Afrique. On en a marre que les  » grands  » de ce monde se réunissent pour notre bonheur. Ce sommet n’est qu’une réunion de voleurs et de criminels.

Afrik.com : Comment allez-vous vous rendre visibles avec les mesures draconiennes qu’ont prises les autorités camerounaises pour assurer le succès du sommet officiel ?

M-L. E. : Nous sommes dans un pays fasciste, totalitaire. Le régime a décrété l’Etat de siège, toutes les manifestations sont interdites durant ce sommet. Il veut présenter ce sommet comme une victoire diplomatique mais il se trompe. C’est la société civile qui a gagné.

Afrik.com : Que voulez-vous dire ?

M-L. E. : Nous avons réussi à mobiliser l’opinion nationale et c’est une première car nous n’avons pas l’habitude dans notre pays d’organiser ce genre de manifestation. Dans les quartiers de Yaoundé, les gens se mettent ensemble pour instruire des procès sur les relations franco-africaines. Je ne peux pas vous dire comment nous comptons nous manifester mais nous le ferons !

Afrik.com : Malgré l’Etat de siège ?

M-L. E. : Le pouvoir camerounais a perdu sa crédibilité. Des députés d’opposition ont été gardés à vue car ils étaient contre cette  » association de malfaiteurs « . Il nous prenait pour une bande d’intellectuels fous mais quand il a vu que les gens commençaient à s’en prendre aux monuments français, à Yaoundé, il a compris que le peuple en a marre de ce genre de sommet infantilisant.

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