Les Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) ont marqué une avancée significative, ces derniers jours, dans leur lutte contre les rebelles du M23. Hier, vendredi, le gouvernement a officiellement reconnu ce changement stratégique sur le terrain.
Lors de la 28ᵉ réunion du Conseil des ministres tenue à Mbuji-Mayi où Félix Tshisekedi était en visite, hier vendredi, le gouvernement a annoncé avoir repris l’initiative dans la province du Nord-Kivu, arrêtant la progression du M23 vers le centre de Lubero.
Contre-offensives victorieuses des FARDC
Selon le Vice-premier ministre et ministre de la Défense nationale, Guy Kabombo Muadiamvita, les FARDC ont stoppé net l’avancée ennemie et lancé des contre-offensives stratégiques. Ces opérations, appuyées par une excellente coordination des tirs, ont permis la reconquête de localités clés, notamment Kasiki, Luanga, Ndoluma et Mambasa. À cela s’ajoutent la neutralisation des opérateurs de drones ennemis et la destruction de six drones kamikazes.
Ces actions militaires ont infligé « de lourdes pertes humaines à l’ennemi », renforçant ainsi la position des FARDC sur le terrain, indique le compte rendu de la réunion ministérielle. Ces victoires représentent un tournant majeur dans la lutte contre le M23, accusé d’être soutenu par le Rwanda.
Violations graves des droits humains
Parallèlement, le ministre de la Défense a dénoncé l’utilisation de civils, notamment d’enfants vulnérables, comme boucliers humains par les rebelles. Cette stratégie constitue une violation flagrante des droits humains et du droit international humanitaire, selon les autorités congolaises.
Une autre précision apportée par Guy Kabombo Muadiamvita, c’est qu’en Ituri, les FARDC ont intensifié leurs dispositifs de sécurité autour des territoires de Djugu, Irumu et Mahagi. Ces zones, souvent ciblées par des groupes armés, sont sous haute surveillance durant cette période festive. L’objectif est de protéger les populations civiles et de stabiliser une région marquée par une recrudescence des violences.
Blocage du processus de paix
Sur le plan diplomatique, le processus de paix de Luanda est à l’arrêt. Une réunion tripartite prévue le 15 décembre dernier entre les présidents de la RDC, du Rwanda et de l’Angola a été annulée. Kinshasa refuse toute négociation directe avec le M23, une position soutenue par Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement. « Nous ne négocierons jamais avec le M23. C’est Paul Kagame le véritable père de ce mouvement rebelle », a-t-il déclaré.
Malgré cette impasse, des acteurs internationaux, notamment les États-Unis, appellent à une reprise des discussions sous la médiation angolaise. La situation au Nord-Kivu illustre les défis multiples auxquels la RDC fait face, entre crises sécuritaires et tensions diplomatiques. Si les avancées des FARDC sur le terrain constituent une lueur d’espoir, le blocage des pourparlers de paix souligne l’urgence d’une solution politique et diplomatique durable.