Conseil des droits de l’Homme de l’ONU : la RDC obtient son siège, contre vents et marées


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Félix Tshisekedi, Président de la RDC
Le Président de la RDC, Félix Tshisekedi

L’élection des membres du Conseil des droits de l’Homme s’est tenue ce mercredi. La RDC a été élue haut la main.

La campagne de protestation organisée par la société civile et l’opposition congolaise contre la candidature de la RDC au Conseil des droits de l’Homme n’aura finalement produit aucun effet. Le pays a aisément obtenu son ticket pour la mandature 2025-2027 à l’issue du vote qui a eu lieu, ce mercredi. Il a totalisé 172 voix sur 190 pays votants.

Un large soutien international

Le résultat obtenu par la RDC témoigne d’un large soutien international. La communication faite par le pays a porté ses fruits. En effet, le gouvernement congolais a mis en avant le fait que l’entrée au Conseil des droits de l’Homme allait offrir au pays l’occasion d’améliorer la situation des droits humains. « La RDC pourrait utiliser cette place pour démontrer son engagement à améliorer la situation des droits de l’homme sur son territoire », a avancé Chantal Shambu Mwavita, ministre congolaise des droits humains. « Cela inclurait des efforts pour lutter contre des violations des droits de l’homme, protéger les populations vulnérables et améliorer la situation des droits civils, politiques et sociaux », a-t-elle poursuivi. Ce discours a certainement convaincu les pays votants qui n’ont pas hésité à accorder leur confiance à la RDC là où ils l’ont refusé à l’Arabie Saoudite.

En dehors de la RDC, 17 autres pays ont été élus, ce mercredi. Il s’agit du Bénin, de la Bolivie, de la Colombie, de Chypre, de l’Espagne, de l’Éthiopie, de la Gambie, de l’Islande, du Kenya, des Îles Marshall, du Mexique, de la Macédoine du Nord, du Qatar, de la République de Corée, de la République tchèque, de la Suisse et de la Thaïlande.

De la nécessité d’améliorer effectivement la situation des droits humains

Dans son plaidoyer, la ministre congolaise des droits humains reconnaît que son pays a effectivement des choses à améliorer en matière de droits humains. Et cela, même le secrétaire général du Mouvement d’élites pour la démocratie et le vrai changement (MDVC), un parti qui se réclame de l’opposition au régime de Félix Tshisekedi, l’a admis, même s’il n’a pas marchandé son soutien à la candidature de son pays au Conseil des droits de l’Homme, prenant le contre-pied d’autres partis de l’opposition.

« Ce qui est vrai est que nous ne sommes pas un bon élève en cette matière de droits de l’homme. On voit les opposants qui sont menacés çà et là. Des politiciens qui sont en prison et ne sont même pas jugés », a reconnu le secrétaire général. Cependant, il était convaincu de l’importance pour son pays d’être « dans le concert des nations qui décident par rapport à cette matière très importante à partir du moment où [il] est même victime des violations des droits de l’homme par d’autres États ».

Pas plus tard que mardi, Volker Turk, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme déclarait que « les conditions de détention en République démocratique du Congo se sont détériorées, avec des cas de torture et de violences sexuelles signalés dans les centres de détention gérés par les services de renseignement ». Les propos du responsable onusien interviennent dans un contexte où une affaire de violences sexuelles sur l’opposant Jacky Ndala lors de sa détention par les services de renseignements est devant la justice congolaise.

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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