Le Mali et la France ne se font décidément pas de cadeaux. Ce mercredi, l’ambassadeur du Mali auprès de l’ONU a rappelé à l’ordre ses homologues français et équatorien au sujet de la question des droits humains.
Mercredi 12 avril 2023, à l’occasion d’une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies, l’ambassadeur du Mali, Issa Konfourou, a rendu à son homolgue français, Nicolas de Rivière, la monnaie de sa pièce lorsque ce dernier a évoqué la question du mandat de la MINUSMA et celle du massacre de Moura. « La MINUSMA est mandatée dans le domaine des droits de l’Homme et elle doit pouvoir exécuter ses tâches sans entrave. À ce propos il n’est pas normal que nous ne soyons toujours pas informés sur le massacre de Moura, commis il y a plus d’un an », a laissé entendre le diplomate français.
La réponse du berger à la bergère
Le représentant malien n’a pas digéré ces propos et ne s’est pas privé de répliquer à son homologue français : « En janvier 2021, les forces françaises ont transformé une célébration de mariage en deuil au Mali à Bounty. J’aurais aimé, s’il n’avait pas la mémoire sélective, qu’il dise à ce conseil les efforts qu’ils ont faits pour donner suite aux deux rapports qui ont été publiés à cet effet ».
Dans sa réponse, le diplomate malien n’a pas loupé le représentant de l’Équateur qui avait également interpellé le Mali : « J’ai entendu autour de cette table plusieurs interpellations, y compris de mon voisin de l’Équateur. Je voudrais dire ceci : le Mali a très peu de leçons, sinon pas du tout de leçon à recevoir d’un pays qui est également interpellé par rapport aux violations des droits de l’Homme. La liberté d’expression, la liberté de se réunir, les persécutions contre les journalistes, les persécutions contre les procureurs et les juges sont monnaie courante dans votre pays », a martelé Issa Konfourou. Avant d’ajouter : « N’ayons pas la mémoire sélective concernant les droits de l’Homme. Ils sont valables pour nous tous ».