Congrès du RASTOMA à Cotonou : pour une meilleure protection des tortues marines en Afrique


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RASTOMA
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La ville de Cotonou, capitale économique du Bénin, a accueilli du 7 au 12 mars 2022, le premier Congrès des Réseaux africains de conservation des tortues marines. Une occasion pour réfléchir sérieusement à la mise en œuvre d’actions concertées en vue d’une meilleure atteinte des objectifs.

Co-organisée par le RASTOMA (Réseau des acteurs de la sauvegarde des tortues marines en Afrique Centrale), le WASTCON (West african sea turtle conservation network) et le NASTNet (North african sea turtle network), la rencontre de Cotonou a permis de poser les jalons d’une nouvelle dynamique régionale de la conservation des tortues marines.

« Nous avons souhaité travailler à une mise en cohérence de nos approches de sauvegarde des tortues marines en Afrique centrale, de l’Ouest et du Nord », a d’abord confié Alexandre Girard, président du RASTOMA, avant de poursuivre son explication : « Car, d’une part, les tortues marines sont un groupe d’espèces menacées par la pression portée par nos activités humaines et d’autre part, parce que ces espèces migrent et utilisent au cours de leurs différents stades de vie, des habitats répartis sur un grand nombre de pays. Ces espèces ne connaissent pas de frontières et sont susceptibles de déposer leurs œufs sur les plages d’un pays, puis de se déplacer sur plusieurs milliers de kilomètres pour chercher leur nourriture, dans un autre pays. L’échelle régionale, voire celle du bassin océanique est l’échelle adaptée pour déployer des actions efficaces pour ces espèces. L’action et la protection des tortues marines doit être cohérente à l’échelle non pas seulement des pays, mais de l’ensemble des côtes atlantiques de l’Afrique ».

« C’est pourquoi les réseaux d’Afrique Centrale et de l’Ouest se doivent de travailler main dans la main. C’est ce que nous faisons pendant le congrès qui a débuté ce lundi 7 mars à Cotonou », conclut-il. Ce congrès, le premier à l’échelle continentale, s’est inscrit dans la même dynamique que d’autres rencontres organisées à l’échelle régionale comme celle qui a réuni, à Lomé au Togo, le RASTOMA et le WASTCON, du 9 au 13 novembre 2020. Il a été pour les principaux acteurs de la société civile africaine dans la protection des tortues marines l’occasion de prendre de nouvelles résolutions en vue d’une meilleure protection de ces animaux qui font partie des espèces les plus menacées.

Dans ce sens, l’expérience cumulée par le Cameroun où se trouve le siège du RASTOMA pourra, à en croire Alexandre Girard, être mise au service de l’ensemble des sous-régions où se trouve le réseau. « Le Cameroun joue un rôle particulier parce qu’il est déjà en avance pour l’organisation de la lutte pour la protection des habitats marins et côtiers. Les acteurs de la sauvegarde des tortues marines sont, depuis 2018, organisés en plateforme nationale. Les quatre organisations de la société civile : l’ACBM (Association camerounaise pour la promotion de la biologie marine), l’AMMCO (African marine mammal conservation organization), Kudu À Tube et Tube Awu se réunissent régulièrement pour répartir et coordonner leurs actions de conservation sur le littoral camerounais. Ainsi l’action est plus efficace pour les tortues marines et leur habitat au Cameroun », précise le président du RASTOMA.

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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