Congo : une présidentielle sans surprise


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Malgré les contestations de l’opposition, le scrutin présidentiel congolais aura bien lieu ce dimanche. Le président sortant, Denis Sassou N’Guesso, grand favori, ne devrait pas être inquiété par ses adversaires.

Jusqu’au dernier jour de la campagne présidentielle, l’opposition congolaise aura réclamé le report du premier scrutin, en vain. Dimanche, les Congolais devront se rendre dans leurs bureaux de vote pour des présidentielles dont le président sortant, Denis Sassou N’Guesso, est le favori. Et ce, en dépit des appels répétés de l’opposition au report de cette élection jugée « truquée ». « Corps électoral non maitrisé et gonflé à volonté », attribution de cartes d’électeurs à des personnes « décédées », à des « électeurs fictifs », à « des mineurs », des « étrangers » : les accusations ne manquent pas pour décrire ce qui pourrait s’apparenter à « un bourrage des urnes ».

Denis Sassou N’Guesso confiant

Six des 13 candidats en lice, dont l’ancien ministre des Finances, Mathieu Dzon de l’Alliance pour la démocratie (ARD) et Guy Romain Kinfoussia de l’Alliance pour une nouvelle république (ANR), n’ont cessé de dénoncer une élection présidentielle sans surprise. Selon eux, la Commission nationale d’organisation des élections (CONEL) serait « à la solde » de Denis Sassou N’Guesso qui brigue un nouveau septennat. Mais ces attaques ne semblent pas atteindre le camp du président sortant qui exhorte à un vote massif. « J’appelle les Congolais à se rendre massivement aux urnes, à ne pas céder aux folles rumeurs qui courent le pays », a déclaré vendredi, lors d’une conférence de presse, Thierry Moungalla, un des porte-paroles du chef de l’Etat. « Il ne faudrait pas que quelques esprits malins distraient la population de ce devoir civique fondamental », a-t-il ajouté.

Dans les rues de Brazzaville, les affiches à l’effigie du chef de l’Etat témoignent de sa détermination dans une campagne présidentielle qui s’est achevée vendredi. «Pas de doute, ce sera la victoire», a assuré Denis Sassou Nguesso devant ses partisans lors de son dernier meeting. Il n’a négligé aucun détail et profité de la division de l’opposition. La défection de Jacques Joachim Yhombi-Opango, [président de la République de 1977 à 1979 et Premier ministre de Pascal Lissouba (juin 93 – août 96)]], de Bernard Kolelas, [[Premier ministre sous Lissouba (1997)]], ou de Charles David Ganao, [[Premier ministre sous Lissouba (1996-1997)]] et de l’intellectuel [Théophile Obenga a considérablement avantagé le président congolais.

Une élection sous haute surveillance

Toutefois, les opposants au régime de Denis Sassou N’Guesso ne s’avouent pas vaincus. Ainsi l’Union panafricaine pour la démocratie sociale (UPADS), principal parti d’opposition, a appelé les Congolais à ne pas se rendre aux urnes. Ce parti, dont la candidature de son leader, l’ancien Premier ministre Ange Edouard Poungui, n’a pas été validée par la Cour constitutionnelle, a décrété dimanche « jour de deuil national ».

Au Congo, tout a été mis en place pour accueillir, un peu plus de deux millions d’électeurs dans les 4850 bureaux de vote présents dans le pays. Dimanche, selon le gouvernement, quelque 17 000 éléments de la force publique seront déployés pour sécuriser le déroulement des élections. Le scrutin sera supervisé par une centaine d’observateurs de l’Union africaine (UA), de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) et des ONG locales et internationales. Si aucun candidat n’obtient plus de 50% des suffrages exprimés, un second tour sera organisé.

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