Le lundi 4 juillet 2016 restera marqué d’une pierre blanche dans l’histoire des relations entre la Chine et l’Afrique centrale : avec la visite d’Etat du président Denis Sassou N’Guesso, c’est une nouvelle géopolitique africaine qui se dessine, dans laquelle l’axe Brazzaville-Pékin prend une place importante.
« En réponse à l’invitation du président de la République populaire de Chine, le président Denis Sassou N’Guesso se rendra en visite d’Etat en Chine du 4 au 8 juillet 2016. Il s’agit d’un échange de plus haut niveau avec les honneurs les plus nobles dans le cadre des échanges bilatéraux entre les deux Etats souverains », avait annoncé l’Ambassadeur de Chine à Brazzaville, Xia Huang au cours d’un point de presse tenu le mardi 28 juin.
Cette visite d’Etat, d’après le chef de la diplomatie chinoise au Congo, permettra d’accélérer la coopération sino-congolaise, ainsi que d’étudier les grands dossiers d’intérêt commun, notamment les dossiers internationaux et africains.
Mais les observateurs attentifs retiendront quelques expressions qui dénotent un véritable changement de la stratégie chinoise en Afrique : la partie chinoise entend intensifier sa coopération avec le Congo et le reste du continent sur les dossiers géostratégiques et en particulier la sécurité. « En Afrique centrale, il y a des foyers de tensions éventuels et latents. Les deux dirigeants tenteront de voir comment mobiliser toutes les énergies de la communauté internationale pour assurer une gestion préventive de ces tensions et crises persistantes… »
Ainsi se dessine désormais un axe Pékin-Brazzaville, comme un pendant permettant d’équilibrer l’affaiblissement (provisoire?) de l’axe Paris-Brazzaville. La Chine ne s’y est pas trompée : la stabilité du Congo est la clef de la paix et de la croissance économique de l’Afrique centrale. Et Brazzaville vaut bien une grand messe…