11èmes Jeux Africains / Autour de Kintélé… « Kintélé, c’est le nouveau quartier commerçant de la capitale ! » Les commerçants et restaurateurs de Brazzaville sont à la fête depuis le lancement des Jeux Africains, qui les font profiter d’une forte croissance de leurs activités… Reportage dans les rues de la capitale congolaise.
Depuis le début des 11èmes Jeux Africains, Alain est ravi. Son activité de petite restauration, qu’il a temporairement délocalisée dans la périphérie nord de Brazzaville où se déroule l’essentiel des compétitions, prospère. « Pour moi, c’est simple, j’ai plus que triplé mon chiffre d’affaires au quotidien », constate-t-il dans un large sourire.
Autour du complexe sportif de Kintélé, transformé en ruche bourdonnante depuis l’ouverture des Jeux, ce sentiment de satisfaction est largement partagé par les autres commerçants. « Mes sandwiches s’arrachent comme des petits pains », déclare Nafi, qui, d’habitude, vend ses préparations ‘’maison’’ sur une échoppe du quartier de Moungali. « Grâce aux Jeux, je vais réaliser mon meilleur mois de l’année », dit-elle dans un éclat de rire.
Mais il n’y a pas que les commerçants qui sont ravis. Les clients aussi. « Je n’ai pas eu le temps de prendre mon petit déjeuner ce matin. Je ne voulais pas être en retard pour assister aux matches de basketball », dit Éric, un jeune spectateur. « Je suis donc content de trouver de quoi me restaurer. Ici, il y en a pour tous les goûts. Et c’est vraiment bon », conclut-il mine et panse satisfaites.
Depuis le début des Jeux Africains, le site de Kintélé s’est transformé en petite ville à part entière. Grâce notamment aux commerçants. « Ça fait partie de l’ambiance », déclare Etienne, supporter des Diables Rouges. « Allez au stade sans pouvoir acheter sa boisson ou manger un bout sur place, je n’imagine même pas. » Sans compter qu’on peut également s’y procurer la panoplie complète du parfait supporter : maillots, écharpes, vuvuzelas, etc.
Mais il est d’autres clients que les spectateurs qui sont tout aussi ravis : les athlètes eux-mêmes. « J’ai pu acheter un téléphone et une recharge sans quitter le stade. C’est beaucoup plus pratique pour moi », dit Prince, un athlète ghanéen, qui a besoin de conserver toute sa concentration et ne pas perdre de temps dans des aller-retour entre Kintélé et d’autres quartiers de la capitale. « Je peux ainsi joindre ma femme et mes enfants à Accra tous les soirs. Cela, j’en suis certain, a une incidence positive sur mes performances. »
Pour autant, il n’y a pas qu’à Kintélé que l’effet positif de l’organisation des Jeux Africains se fait sentir sur le commerce. C’est également le cas dans d’autres quartiers de la capitale. Helderine, styliste, installée depuis plusieurs années à Bacongo, le « QG des sapeurs », a vu ses commandes multipliées par sept depuis le début des Jeux. « Je n’arrive pas à tenir le rythme. Mes ouvrières et moi ne dormons pratiquement plus pour tenter de satisfaire la demande. » Les robes qu’elle confectionne feront bientôt la joie des athlètes féminines. « C’est le bouche-à-oreille qui a du fonctionner. Une sportive est venue samedi dernier à la boutique. Depuis, je reçois appel sur appel », dit-elle pour expliquer son succès.
« On appréhendait un peu la tenue de ces Jeux », avoue de son côté Césaire qui possède un magasin de vente de « produits de consommation courante » dans le centre-ville de la capitale congolaise. « On se demandait si, pour nous, commerçants de Brazzaville, il allait vraiment y avoir des retombées positives », nous avoue-t-il avant de conclure : « Aujourd’hui, nous sommes pleinement rassurés. Les résultats ont dépassé toutes nos espérances. »