Congo : « Le vol d’armes de janvier était destiné à préparer un putsch »


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Drapeau du Congo
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Le vol d’armes, dans la nuit du 9 au 10 janvier derniers dans une caserne au Sud de Brazzaville, faisait partie d’une préparation de coup d’Etat destiné à faire tomber le Président congolais Denis Sassou Nguesso. C’est en tout cas ce qu’a expliqué, dimanche à l’Assemblée nationale, le ministre de la Sécurité Paul Mbot. Le général accuse l’ex-ministre des Finances Guila Mougounga d’être derrière ce complot, auquel auraient participé plusieurs parlementaires et des hommes d’affaires étrangers « de peau blanche ».

Les autorités congolaises ont déjoué, en janvier dernier, une tentative de coup d’Etat. La rumeur courait depuis un certain temps dans les rues de Brazzaville, mais ce n’est que dimanche dernier que le ministre de la Sécurité l’a annoncé officiellement. Devant l’Assemblée nationale, le général Paul Mbot a expliqué que le vol d’armes qui a eu lieu dans une caserne de la police paramilitaire de Bifouty (Sud de Brazzaville, la capitale) était l’une des étapes d’un complot destiné à renverser le Président Denis Sassou Nguesso. Il pointe du doigt dans cette affaire l’ex-ministre des Finances Guila Mougounga Kombo, plusieurs hauts responsables politiques et des hommes d’affaires « de peau blanche ».

Un ancien ministre du Président Lissouba pointé du doigt

Le vol d’armes s’est produit dans la nuit du 9 au 10 janvier derniers. Plusieurs soldats, arrêtés à la suite du forfait, auraient révélé l’identité des auteurs du complot, aveux menant à l’arrestation d’une « vingtaine d’officiers et de soldats », explique Associated Press. Dont le capitaine de la gendarmerie nationale Pandi Ngouari, interpellé alors qu’il tentait de fuir en République Démocratique du Congo (RDC) voisine. Les enquêtes menées au domicile de ce dernier auraient permis de découvrir des preuves irréfutables du plan qui se préparait. « Nous avons saisi au domicile du capitaine de gendarmerie Pandi Ngouari à Brazzaville un discours écrit qui devait être rendu public après la prise de pouvoir et la liste d’un gouvernement de salut public », a expliqué Paul Mbot, sans faire de lien direct entre les armes et le putsch.

Alors qu’un officier suspect, le capitaine Samuel Moussounda, s’est réfugié au Togo, le cerveau présumé du putsch manqué est pour le moment lui aussi hors d’atteinte. Il s’agit de l’ex-ministre des Finances Guila Mougounga Kombo, qui a servi de 1995 à 1997 sous la présidence de Pascal Lissouba, destitué en 1997 après la guerre civile. Guila Mougounga Kombo, actuellement en exil en France, de même que l’ancien chef de l’Etat, aurait versé des fonds au capitaine Pandi Ngouari pour financer « l’impression des banderoles, des pancartes et au financement de la ration de guerre », selon Paul Mbot.

Deux hommes d’affaires « de peau blanche » complices

Guila Mougounga Kombo aurait été secondé dans son entreprise par plusieurs hauts responsables du gouvernement, notamment deux parlementaires, et deux hommes d’affaires « de peau blanche », dont l’identité n’a pas été révélée. « Ceux qui ont été arrêtés ont été consultés par deux hommes d’affaires de peau blanche », a souligné le général Mbot, selon les propos recueillis par l’Agence France Presse (AFP). Il poursuit : « Le contact a été établi par l’ancien ministre des Finances Guila Mougounga Kombo ». Les deux personnalités étrangères sont, entre autres, soupçonnées d’avoir effectué plusieurs voyages entre Brazzaville et Kinshasa, la capitale de la RDC, pour préparer la déstabilisation du régime de Denis Sassou Nguesso.

Certains voix se sont élevées dans le pays pour dénoncer les arrestations menées. Le député d’opposition Emmanuel Bougounza a expliqué à l’AFP qu’il jugeait les arrestations « arbitraires ». Un avis que partage l’organisation Rencontre pour la paix et des droits de l’Homme. Le politique a précisé à l’AFP qu’il souhaitait qu’une commission d’enquête parlementaire soit mise en place pour faire « toute la lumière » sur cette affaire.

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