Après l’officialisation de sa candidature à l’élection présidentielle du 20 mars prochain, le Président du Congo, Denis Sassou N’Guesso, a tenu à en expliquer les raisons. En marge de la visite du vaste chantier de l’hôpital général de Kinkala, dans le département du Pool, situé au Sud du pays, le chef de l’Etat congolais a répondu aux questions de la presse. Et pour lui, les choses sont on ne peut plus claires : la longévité des dirigeants au pouvoir dépend de « la volonté des peuples ».
Le Pool, qui fait l’objet cette année de la politique de municipalisation accélérée, a reçu, ce mardi 23 février 2016, la visite du Chef de l’Etat congolais, qui a entrepris de mettre l’accent sur les infrastructures de santé.
Répondant aux questions de quelques journalistes, Denis Sassou N’Guesso en a profité pour rappeler son bilan à la tête de son pays. « Les populations qui voient ce programme s’exécuter, qui pensent qu’au cours de ces dernières années, nous avons ramené la paix, la stabilité dans le pays, je pense qu’elles le disent simplement et souhaitent que celui qui a initié ce programme continue à l’exécuter. Il y a bien d’autres orientations qui seront déclinées dans le programme que nous allons réaliser bientôt », a-t-il précisé.
« On ne peut pas parler de démocratie en dehors de la volonté des peuples »
Interrogé ensuite sur sa « longévité au pouvoir », le Président Sassou N’Guesso a fait observer qu’il ne s’agissait pas – loin de là – d’un cas unique. Estimant que la légitimité n’émane que de la seule volonté du peuple, il a rejeté les critiques formulées par quelques pays étrangers. « Bon ! On les écoute », a-t-il affirmé avant de poursuivre : « Je ne sais pas si on peut parler de démocratie en dehors de la volonté du peuple. L’extérieur ! Je ne sais pas si ceux qui parlent de l’Afrique connaissent l’Afrique. Il faut qu’ils viennent ici… Je crois qu’aux Etats-Unis, en France et ailleurs, on a vu des Chefs d’Etat rester longtemps au pouvoir. Le général De Gaulle est resté longtemps au pouvoir.
Aujourd’hui, on est en train de voir que les Allemands sont satisfaits de leur Chancelière. Elle est à son troisième mandat en Allemagne. Peut-être prendra-t-elle un quatrième mandat. Mais, cela ne dépend que de la volonté des peuples et non des diktats qui viennent d’autres pays. Nous appelons cela de l’ingérence ou la volonté des puissants qui veulent imposer aux autres peuples du monde leur volonté. Mais, les peuples ont toujours résisté à cela. Si ce n’était pas le cas, ils ne seraient pas indépendants. Pour ce qui nous concerne en tout cas, c’est le peuple qui décidera », a-t-il conclu.
« Les Allemands sont satisfaits de leur chancelière Angela Merkel. Elle en est à son troisième mandat et peut être en prendra-t-elle quatre »
Candidat à sa propre succession, le Président Sassou N’Guesso briguera un nouveau mandat lors de l’élection présidentielle du 20 mars prochain. Un scrutin pour lequel il se montre particulièrement serein : « C’est le peuple qui décidera. Nous sommes confiants, c’est la relation que nous entretenons avec notre peuple qui nous guide », a-t-il déclaré. Denis Sassou N’Guesso a été investi candidat, fin janvier, par le Parti congolais du travail (PCT) au pouvoir. Mais ce n’est que la semaine dernière, à l’occasion d’un échange avec la jeunesse congolaise, qu’il a officiellement annoncé son intention de briguer à nouveau la magistrature suprême.
La Cour constitutionnelle a d’ailleurs, aujourd’hui, rendu publique la liste validée des neuf candidats qui participeront à l’élection présidentielle de 2016 au Congo-Brazzaville. Les challengers du Président sortant, grand favori du scrutin, sont donc désormais connus.