Les sinistrés de Mpila, ceux qui ont perdu leurs maisons dans l’explosion d’un dépôt d’armes à Brazzaville la semaine dernière, sont accueillis dans plusieurs sites de la capitale congolaise. Le manque d’abris et les problèmes d’eau et d’insalubrité font craindre l’apparition d’épidémies.
Le 4 mars dernier, l’explosion d’un dépôt de munitions au régiment blindé de Mpila, un quartier populaire de la capitale congolaise, a officiellement fait 223 morts dont 145 ont été inhumés dimanche dernier, 2 315 blessés et 13 854 sans-abri. Ces derniers se trouvent aujourd’hui dans des conditions d’hygiène déplorables, aggravées par les pluies qui ont éclaté dans la nuit de lundi à mardi. Beaucoup de victimes ne sont pas abritées dans les sites où elles ont trouvé refuge. « La plupart des sinistrés que nous avons ici dorment à la belle étoile. Avec les pluies, il faut craindre l’apparition des épidémies », s’inquiète dans Les dépêches de Brazzaville Martin Bouiti, responsable du site de la cathédrale du Sacré-Cœur de Brazzaville, qui accueille 6 513 sans-abris.
Le problème se pose également sur le site de Kimbanguiste, rapporte la publication. « Sur un total de 1 082 personnes qui constituent les 29 blocs du site de Kimbanguiste, à peine 700 sont sous abri tandis que les autres dorment dehors ». Les chapelles servent souvent d’abris en cas de pluie sur les différents sites disséminés dans Brazzaville.
Des sans-abri à la belle étoile
Quelques jours plus tôt, le ministre congolais de la Santé, Georges Moyen soulignait le manque d’eau potable dans ces lieux d’accueil. « Il faut en apporter et sensibiliser les occupants des sites », a-t-il déclaré, selon l’AFP. Le responsable congolais craint l’apparition de maladies liées à l’utilisation d’eaux souillées, comme le choléra.
D’autant que les latrines disponibles sont insuffisantes « dans la zone de distribution des vivres ainsi que dans la zone du centre de santé entretenu par Médecins d’Afrique », constate Les Dépêches de Brazaville. Par ailleurs, les personnes sinistrées s’approvisionnent en eau, pour leurs besoins domestiques, en dehors des sites d’accueil.
La ministre congolaise des Affaires sociales, de l’action humanitaire et de la solidarité, Émilienne Raoul, a lancé un appel à l’aide depuis le drame auquel plusieurs pays, notamment africains comme l’Algérie, le Maroc, le Bénin ou encore le Togo ont répondu en acheminant des dons vers le Congo.
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