Dimanche 27 septembre 2015 s’est déroulée à Brazzaville une manifestation à l’appel des organisations politiques de l’opposition radicale qui, après avoir refusé de participer aux consultations et au dialogue national de Sibiti, refusent aujourd’hui toute évolution de la Constitution congolaise, par crainte de voir ces modifications permettre une nouvelle candidature de Denis Sassou N’Guesso aux prochaines élections présidentielles.
« L’opposition radicale n’a pas réussi à mobiliser comme elle l’espérait« , tel est le jugement immédiat obtenu auprès de notre confrère de RFI présent sur les lieux, par notre correspondant Adrien Seyes.
L’annonce, il y a un peu moins d’une semaine, par le Président Denis Sassou N’Guesso, d’un référendum en vue de l’adoption d’une nouvelle Loi fondamentale, suivie des précisions données par le Ministre Thierry Lezin Moungala lors d’une conférence de presse tenue à l’Hôtel Ledger de Brazzaville, vendredi 25 septembre 2015, précisant les contours des réformes constitutionnelles à envisager, se heurte, de la part des organisations politiques de l’opposition radicale, à un « front du refus », qui exclut toute consultation du peuple congolais sur l’évolution de ses institutions.
C’est sans surprise le discours qui a été tenu, ce dimanche 27 septembre, lors de la manifestation convoquée par ces organisations de l’opposition radicale à Brazzaville, boulevard Alfred Raoul : Guy Romain Kin Foussia, l’ancienne Ministre du Commerce Claudine Munari, Mathias Dzon, l’encore récent Ministre de la Fonction publique Guy Brice Parfait Kolelas, ou encore Pascal Tsaty Mabiala, opposant de longue date, se sont succédés à la tribune pour exprimer leur refus de voir un référendum sur une nouvelle Constitution organisé dans les prochains mois.
La conviction exprimée par les quelques milliers de Brazzavillois rassemblés par ces mouvements politiques (l’IDC et le FROCAD) ne masquait pas le demi-échec de ce rassemblement, commencé à 14h00 et dispersé dans le calme par ses organisateurs aux alentours de 16h00.
On peut s’interroger sur la capacité de l’opposition radicale à maintenir, dans la durée, une ligne « dure » qui, non seulement s’oppose aux évolutions constitutionnelles envisagées (alors même que certaines d’entre elles correspondent à des aspirations exprimées depuis longtemps par l’opposition) mais aussi refuse l’organisation d’une consultation référendaire par laquelle les Congolais eux-mêmes choisiraient leur future Constitution.