La date du 10 octobre 2015 restera dans les annales de l’histoire congolaise comme celle d’une mobilisation sans précédent du peuple congolais en faveur d’une évolution de la Constitution née de la guerre civile, et de l’adoption d’une Constitution moderne, équilibrée, capable de conduire le Congo vers une alternance politique apaisée. La pluie même ne freina pas l’ardeur des manifestants…
De mémoire de Congolais, on n’avait jamais vu cela : une manifestation monstre sur les Champs Elysées de Brazzaville, entre Ministère des Affaires étrangères et Palais des Congrès, débordant de toutes parts l’avenue Alfred Raoul (du nom d’un général qui fut Premier Ministre puis Président de la République du Congo à la fin des années 1960)…
Là-même où le meeting de l’opposition radicale congolaise (hostile à l’idée même d’un référendum sur les insititutions) avait réuni une semaine avant quelques dizaines de milliers de personnes, c’est le 10 octobre 2015 une véritable marée humaine de plus de 150 000 manifestants de tout âge, de tout milieu, de tout sexe, qui a envahi le boulevard et ses environs.
Les Congolais veulent être consultés
Dans la manifestation, les slogans phares étaient « Oui au Référendum » et « On veut voter », le message de la journée étant de supporter l’organisation du prochain referendum sur une nouvelle Constitution. Mais l’ampleur de la mobilisation marquait a l’évidence autre chose aussi : l’adhésion forte à la personne du Président Denis Sassou N’Guesso, et la confiance dans la proposition d’évolution de la gouvernance du pays, qu’il propose aujourd’hui à ses concitoyens, au terme d’une longue concertation qui a impliqué tout au long de l’année toutes les personnalités, organisations et mouvements politiques, sociaux, religieux, traditionnels qui acceptèrent de participer aux différentes étapes de ce long dialogue. En témoignent les réactions des comptes twitter pendant la manifestation elle-même : Congo Souverain ou Congo Brazza Online ou Olivia Nkodia…
Le choix de Denis Sassou N’Guesso est en effet difficilement contestable, même par des Chancelleries occidentales promptes à critiquer les dirigeants africains qui acquièrent une réelle stature : pour faire évoluer en profondeur la gouvernance et le cadre constitutionnel du pays, le Chef de l’Etat congolais ne procède pas par des manipulations en catimini, à des tripatouillages en chambre, mais demande d’abord et avant tout son avis au peuple congolais, souverain.
#sassoui en vedette
La réponse apportée aujourd’hui par la population congolaise à l’organisation du référendum sur la nouvelle Constitution est à la fois magistrale et explicite : la vedette du jour, à la fois dans la rue et sur les réseaux sociaux, c’est le hashtag #sassoui qui circule sans arrêt et accompagne la montée de la mobilisation, à la fois pour le referendum et pour le OUI au referendum. C’est l’oeuvre d’un collectif de jeunes Congolais qui ont déjà lancé le compte twitter @Mbote_C !
Ainsi on assiste à une mobilisation populaire allant des jeunes aux anciens, et soutenant l’idée, somme toute assez naturelle, que la démocratie, c’est d’abord la parole rendue au peuple… Et non la parole confisquée par quelques uns, qui parleraient péremptoirement pour tous.