Les droits humains, déjà fragiles au Congo-Brazzaville, sont aujourd’hui sous une menace croissante. Le dernier rapport de l’ONG Centre d’actions pour le développement (CAD) tire la sonnette d’alarme avec des chiffres saisissants et des témoignages accablants.
Derrière les discours officiels, une sombre réalité se dessine.
Un rapport qui fait froid dans le dos
Intitulé « Quand le déni des droits de l’homme est au pouvoir », le rapport annuel du CAD révèle une augmentation dramatique des violations des droits humains au Congo. En 2024, l’ONG a recensé plus de 8 200 cas, contre un peu plus de 2 000 en 2023. Cette hausse vertigineuse témoigne d’un « cap supplémentaire » franchi par le pays, selon Trésor Nzila, directeur exécutif du CAD.
Des atteintes multiples et systématiques
Les arrestations arbitraires, les disparitions forcées et les actes de torture ne cessent de se multiplier. En un an, les cas de torture ont explosé, passant de 17 à 230, tandis que les disparitions forcées ont augmenté de 200 %. Des personnes arrêtées par les forces publiques disparaissent sans laisser de traces, une situation qualifiée d’« inacceptable » par l’ONG. Dans les prisons, les conditions sont tout aussi alarmantes, marquées par un manque de respect des droits fondamentaux.
Un écart entre discours officiel et réalité
L’un des aspects les plus préoccupants relevés dans le rapport est le décalage entre le discours des autorités et les faits documentés sur le terrain. Si le gouvernement affirme défendre les droits humains, les chiffres racontent une toute autre histoire.
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Les causes profondes de cette dégradation
Depuis 2021, le CAD alerte sur une dégradation progressive de l’espace civique au Congo-Brazzaville. Les atteintes à la liberté d’expression et à l’ordre civique ont bondi de 90 % en un an, notamment les marges de manœuvre des défenseurs des droits humains et de la société civile.
Face à cette situation critique, le CAD appelle à une prise de conscience nationale et internationale. Si rien n’est fait, les violations pourraient encore s’intensifier. Elles risquent de mettre davantage le pays dans une crise des droits humains aux conséquences imprévisibles.