Congo-Brazzaville : plus de 2 milliards $ injectés dans le système bancaire


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Denis Sassou Nguesso
Denis Sassou Nguesso

Le système bancaire du Congo-Brazzaville enregistre une dynamique impressionnante. Plus de 2,47 milliards de dollars de crédits bruts ont été débloqués pour soutenir l’économie. Ce montant marque une hausse significative par rapport à l’année précédente.

Pourtant, cette performance s’accompagne de défis importants, notamment la montée des créances en souffrance. Analyse d’une croissance entre opportunités et risques.

Une performance remarquable des banques congolaises

Selon le Comité national économique et financier (CNEF), les banques congolaises ont accordé 1 540,6 milliards FCFA de crédits bruts à l’économie à fin août 2024. Ce chiffre représente une augmentation de 5,7% par rapport à fin 2023, un exploit dans un contexte économique mondial tendu.

Cette performance témoigne de l’engagement croissant du système bancaire congolais, qui joue un rôle clé dans la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (CEMAC). Avec 10 banques opérant sur les 54 de la région, le Congo-Brazzaville confirme sa place stratégique dans le paysage financier sous-régional.

Une croissance freinée par les créances en souffrance

Cependant, cette progression s’accompagne d’un revers de médaille. Les créances en souffrance ont atteint 266,6 milliards FCFA, enregistrant une hausse de 7,8% sur la même période. Ce phénomène met en lumière les défis structurels auxquels fait face le secteur bancaire, notamment dans un contexte de diversification économique.

Le secteur pétrolier, longtemps pilier de l’économie congolaise, affiche des contreperformances, poussant le pays à se tourner vers d’autres secteurs pour assurer une croissance durable. Cette transition s’avère complexe et exige un soutien bancaire efficace pour les initiatives locales et régionales.

Une embellie économique portée par le hors pétrole

Malgré ces défis, le Congo-Brazzaville bénéficie d’une embellie économique, tirée par des activités hors pétrole au deuxième trimestre 2024. Cette diversification, bien que récente, ouvre des perspectives intéressantes pour le développement économique et financier du pays.

Le contexte inflationniste reste sous contrôle grâce aux politiques monétaires restrictives de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC), qui a réduit la masse monétaire pour contenir l’inflation. Le taux annuel moyen d’inflation devrait s’établir à 3,8% en 2024, en baisse par rapport aux 4,3% de 2023, grâce à la normalisation des circuits d’approvisionnement internationaux.

Vers un renforcement du système bancaire

Pour assurer une croissance durable, le Congo-Brazzaville mise sur le renforcement de son secteur bancaire. La hausse des crédits bruts témoigne d’une volonté d’accompagner l’économie nationale, mais la montée des créances en souffrance rappelle l’importance d’une gestion prudente et proactive.

Alors que le pays diversifie ses sources de revenus et consolide ses bases économiques, le rôle des banques sera déterminant. Le défi consiste à maintenir cette dynamique tout en maîtrisant les risques, pour faire du secteur bancaire un véritable levier de développement.

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