Alors que la rentrée académique était prévue pour ce 1er octobre, à l’Université Marien Ngouabi de Brazzaville, c’est le calme plat. Tout le personnel de l’université (enseignant et non enseignant) est en grève conformément à l’avis lancé par le collège intersyndical de ladite université.
Après le préavis de grève donné le 26 septembre 2024, le collège intersyndical de l’Université Marien Ngouabi de Brazzaville, au Congo, est passé à la vitesse supérieure en déclenchant, pour compter du 1er octobre 2024 « une grève générale et illimitée » de tout le personnel de ladite université. Et pour cause ! « Le collège intersyndical de l’Université Marien Ngouabi s’est réuni, le 30 septembre 2024 (…) pour faire le point sur les suites données par les autorités au préavis de grève du 26 septembre 2024 et conduite à tenir », a déclaré, sur un ton martial, le porte-parole des syndicalistes.
S’indignant de « l’indifférence totale du gouvernement face aux problèmes qui se posent aux travailleurs de l’Université Marien Ngouabi au moment de la rentrée scolaire et universitaire », le collège intersyndical martèle que la grève ainsi déclenchée ne pourra être levée que lorsque les revendications seront intégralement prises en compte. Il s’agit :
- du paiement de tous les salaires dus aux travailleurs de l’Université Marien Ngouabi ;
- du paiement de toutes les heures diverses dues depuis 2018 à ces travailleurs ;
- de la signature d’un nouveau protocole d’accord, gage d’une paix sociale à l’Université Marien Ngouabi.
Un bras de fer qui dure depuis des mois
La tension entre les syndicats de l’Université Marien Ngouabi et le gouvernement dure depuis plusieurs mois avec en toile de fond la question du non-paiement des salaires. Ainsi, le 8 juin 2024, le collège intersyndical de l’université avait déjà déclenché un mouvement de grève qui ne sera levé que quarante jours plus tard pour une reprise des travaux le 22 juillet 2024. Cette levée de la motion de grève est intervenue à la suite du paiement de deux mois de salaires (avril et mai) au personnel. Le gouvernement avait alors pris l’engagement de payer les salaires du mois de juin dans les jours suivants. À cette époque déjà, le collège intersyndical dénonçait la non-résolution de son deuxième point de revendication à savoir : la signature d’un protocole d’accord, gage d’une paix sociale durable à l’Université Marien Ngouabi.
Constatant que certains points de revendication sont demeurés sans suite, le collège intersyndical a décidé de reprendre la lutte en prenant l’opinion nationale et internationale à témoin sur l’attitude indifférente des autorités étatiques.