Si le ciel africain avait un centre, celui-ci se situerait ces derniers jours du côté de Brazzaville. Le chef de l’État congolais, Denis Sassou Nguesso, a ouvert hier lundi à Kintélé, le nouveau complexe sportif situé dans la banlieue au nord de Brazzaville, la 47ème assemblée générale de l’Association des compagnies aériennes d’Afrique (AFRAA).
Elles sont 35 au total à y avoir pris part pendant deux jours. Toutes ces compagnies aériennes avaient à l’esprit un même objectif : accélérer la libéralisation du ciel africain.
Pour y parvenir, les quelques 300 participants ont poussé pour obtenir la mise en œuvre de la décision de Yamoussoukro, qui consacre le libre accès des transporteurs aériens aux liaisons intra-africaines. Pourtant adoptée par 44 Etats en novembre 1999, seuls 11 Etats africains se sont engagés à ce jour à l’appliquer effectivement.
Dès l’ouverture des débats, les responsables des compagnies aériennes membres de l’AFRAA ont reçu un soutien de poids : celui du Président congolais, Denis Sassou N’Guesso lui-même. « L’un des grands mérites de votre association est d’avoir compris que l’union fait la force et que dans votre secteur d’activités le salut réside dans la nécessaire solidarité, dans l’indispensable mutualisation et l’incontournable synergie. Votre association poursuit des ambitions et des objectifs qui sont en parfaite harmonie avec l’union africaine », a déclaré le chef de l’État congolais à l’occasion de son discours introductif.
La participation active de Denis Sassou N’Guesso lors de cette 47ème assemblée générale de l’AFRAA est hautement symbolique. Le Congo-Brazzaville a entrepris de faire du transport aérien l’un des axes majeurs de sa stratégie de diversification économique.
Ces dernières années, le Congo s’est en effet doté d’infrastructures de pointe dans ce domaine. D’importants investissements ont été consentis pour construire ou réhabiliter neuf aéroports, dont trois de classe internationale, parmi lequel figure l’aéroport de Maya-Maya à l’architecture hyper-moderne.
Surtout, le pays a mis sur pied une compagnie aérienne, ECAir, qui, en l’espace de quatre ans seulement, s’est imposée comme la référence du transport aérien de passagers en Afrique centrale, voire au-delà.
Rien d’étonnant, par conséquent, que Fatima Beyina-Moussa, la directrice générale de la compagnie nationale congolaise, ait été choisie pour présider l’AFRAA durant l’année écoulée. Un signe de reconnaissance de ses qualités professionnelles, tout autant que des efforts fournis par le Congo-Brazzaville pour renforcer l’efficacité du transport aérien en Afrique et en redorer l’image, passablement ternie ces dernières années.