Le port d’Oyo, sur l’Alima, est l’un des débouchés naturels de la production importante de poissons fumés, pêchés dans les rivières qui serpentent dans la “Cuvette” avant de rejoindre paresseusement le fleuve Congo, dans une large région à la fois humide et boisée de plus en plus marécageuse quand on se rapproche du grand fleuve.
L’épicentre de la production de poisson fumé au Congo est sans conteste Mossaka, la “Venise congolaise”, située au confluent de la Sangha et du fleuve Congo, qui fournit une production massive de ce mets très apprécié, le “moukalou”, présent sur tous les marchés du pays.
Mais à la différence de Mossaka, cité fluviale uniquement accessible par voie d’eau, Oyo est la ville de la “Cuvette” la mieux desservie par les moyens de transport terrestres et aériens, et son port forme ainsi un débouché naturel pour les ballots ou panniers ou plus exactement « mallettes » de poisson fumé qui, promptement vendues et emballées, partent ensuite vers les marchés, à la fois locaux et nationaux, Brazzaville en tête.
Ainsi le petit port d’Oyo n’est pas seulement le versant fluvial d’une cité moderne et en développement, dotée d’infrastructures de qualité, ayant bénéficié, depuis plusieurs années, des bienfaits du “développement décentralisé accéléré” cher au Président Denis Sassou N’Guesso, lui-même originaire d’Edou, village mitoyen d’Oyo. C’est aussi une plaque tournante de l’écoulement du poisson fumé de la Cuvette…
La volonté de faire de ce département, longtemps peu actif d’un point de vue économique, un nouveau pôle de développement, se traduit progressivement par l’installation d’activités de production (eau minérale, panneaux solaires…) dans l’espace compris entre Oyo et le bel aéroport international d’Ollombo. Cela marginalisera peu à peu le commerce du poisson fumé dans l’activité du département… Mais son importance culturelle et culinaire n’en demeurera pas moins vivace, on peut le parier…