Conflit au Soudan : l’ONU, l’UA, la Ligue arabe et l’IGAD demandent une trêve aux belligérants


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Antonio Guterres, Secrétaire général de l'ONU
Le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres

La situation au Soudan préoccupe au plus haut point. Ce jeudi, les responsables de l’ONU, de l’Union Africaine, de la Ligue arabe et de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), organisation sous-régionale, ont tenu une réunion virtuelle pour demander, une fois de plus, un cessez-le-feu aux parties belligérantes.

Jeudi 20 avril 2023. Les Soudanais passent cette veille de l’Aïd el-Fitr, qui consacre la fin du mois de Ramadan marqué par le jeûne, sous une pluie de balles. Et ceci, depuis samedi. Les morts se comptent, depuis lors, par dizaines et les blessés par centaines. Selon le dernier bilan présenté par l’OMS, 330 personnes ont déjà péri et 3 200 sont blessées dans ces affrontements qui opposent l’armée du général Abdel Fattah al-Burhan aux Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo, dit Hemedti.

Un appel pour une célébration pacifique de l’Aïd el-Fitr

Face à l’horreur qui n’épargne ni civils ni hôpitaux, les dirigeants de l’ONU, de l’UA, de la Ligue arabe et de l’IGAD ont tenu virtuellement une réunion d’urgence, ce jeudi, pour appeler à un cessez-le-feu. Ceci pour « permettre aux civils piégés dans les zones de combat de fuir et de chercher de l’aide médicale, de la nourriture et d’autres provisions essentielles », a déclaré le Secrétaire général de l’ONU, après la réunion. Pour Antonio Guterres, ce cessez-le-feu de trois jours est une « priorité immédiate », surtout en raison de la période qui est particulièrement importante pour les musulmans majoritaires dans ce pays. « Toutes les parties au conflit sont musulmanes (…) Je pense que c’est le bon moment pour qu’un cessez-le-feu puisse tenir », estime le patron de l’ONU.

Des Soudanais plutôt sceptiques

Du côté des Soudanais, le scepticisme prend le pas sur l’optimisme au regard des précédentes tentatives infructueuses d’obtenir une trêve dans ces combats meurtriers. C’est le cas de Tagrid Abdine, architecte vivant à Khartoum : « Ça fait trois ou quatre fois qu’on annonce un cessez-le-feu, mais les deux camps ne l’ont jamais respecté », confie-t-elle. Abdallah, un autre habitant de Khartoum, n’est pas moins sceptique : « On aimerait que les combats s’arrêtent pour l’Aïd, mais on sait que ça n’arrivera pas », lâche-t-il, dépité.

Pour l’instant, le général Abdel Fattah al-Burhan, qui demeure maître de l’État soudanais, continue de faire preuve de fermeté. « Soit il (Hemedti, ndlr) cesse de « vouloir contrôler le pays, soit il se fera écraser militairement », a-t-il déclaré.

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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