Au moins 30 000 personnes sont menacées de mourir de faim au Soudan du Sud, ravagé par un conflit, depuis décembre 2013, entre le Président Salva Kiir et son ancien Vice-président Riek Machar. Les deux hommes se livrent une lutte acharnée pour le pouvoir.
Bien que l’état de famine n’y ait pas été officiellement déclaré, les jours à venir ne présagent rien de bon au Soudan du Sud. Plus de 30 000 personnes sont menacées de mourir de faim dans plusieurs régions du Soudan du Sud ravagées par la guerre civile, et des dizaines de milliers d’autres sont au bord de la famine, selon un communiqué commun publié, ce jeudi 22 octobre 2015, par trois organisations des Nations Unies : l’Unicef, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le Programme alimentaire mondial (PAM). Selon le communiqué, « le Soudan du Sud traverse sa pire phase en 22 mois d’un conflit marqué par les atrocités et 30 000 personnes au moins vivent dans des conditions extrêmes et risquent mourir de faim ».
Le conflit au Soudan du Sud semble comme oubliée à l’international alors que des milliers de personnes ont péri suite à cette guerre meurtrière. Depuis décembre 2013, en effet, le Soudan du Sud est ravagé par une violente guerre civile entre le Président Salva Kiir, soutenu par l’armée et son ancien Vice-président Riek Machar qui dirige aussi des hommes armés acquis à sa cause. Les deux camps rivaux ont multiplié les massacres de populations, poussant plus de deux millions de personnes à fuir le pays. Selon les estimations de l’ONU, des dizaines de milliers de personnes ont été tuées dans le sanglant conflit, poussant les organisations de défense des droits de l’Homme à tirer la sonnette d’alarme. Ces ONG craignent aussi que des épidémies comme le choléra frappent le pays, notamment les déplacés qui vivent dans des conditions extrêmes.
Tout porte à croire que la situation ne va pas s’arranger de sitôt. Les rebelles ont, début octobre, de nouveau remis en cause le dernier accord de paix signé, fin août, à contre-cœur par le Président Salva Kiir et son adversaire Riek Machar. Ils ont en effet menacé d’un « retour à la guerre » si le gouvernement met en œuvre son projet de multiplier par trois le nombre d’Etats dans le pays. Une mesure qui fait tomber à l’eau le partage du pouvoir qui était consenti dans l’accord de paix visant à mettre fin à la guerre civile.