Condamnation historique à Bruxelles : Un Belgo-Rwandais condamné pour génocide


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Justice, Tribunal
Tribunal (illustration)

Le 10 juin 2024, la Cour d’assises de Bruxelles a rendu un verdict historique en condamnant Emmanuel Nkunduwimye, un Belgo-Rwandais de 65 ans, à 25 ans de réclusion criminelle pour sa participation au génocide des Tutsis au Rwanda en 1994.

Connu sous le nom de « Bomboko », Nkunduwimye a été reconnu coupable de génocide, crimes de guerre, meurtres et viol.

Un procès pour des actes atroces commis en connaissance de cause

Le procès d’Emmanuel Nkunduwimye a débuté en avril 2024. Les jurés ont entendu des témoignages accablants, notamment celui d’une femme tutsie qui l’a accusé de viol. Les liens de Nkunduwimye avec les chefs miliciens hutus, Robert Kajuga et Georges Rutaganda, ont également été examinés en détail. Rutaganda, ancien vice-président des Interahamwe, avait déjà été condamné à la prison à vie par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) en 1999.

Dès la mi-avril 1994 et jusqu’à fin mai, Emmanuel Nkunduwimye se trouvait dans le complexe de bâtiments Amgar à Kigali, un quartier-général des miliciens Interahamwe, où 27 corps ont été découverts par des médecins légistes en 1996. Le jury a conclu que Nkunduwimye, en tant qu’exploitant d’un garage à Kigali qui appartenait au père de Georges Rutaganda, était pleinement conscient des exactions commises dans ces lieux. Il a été reconnu coupable d’avoir personnellement tué trois personnes et d’avoir ordonné ou assisté à l’exécution de plusieurs autres.

Un parcours de justice long et périlleux

Arrêté en 2011 en Belgique, Nkunduwimye a passé plusieurs années en détention avant d’être jugé. Malgré ses déclarations d’innocence tout au long des deux mois d’audience, les preuves présentées ont conduit à sa condamnation. Le représentant du ministère public n’a pas requis la peine maximale de réclusion à perpétuité, estimant que le condamné pouvait bénéficier de circonstances atténuantes, notamment en raison de l’absence d’antécédents judiciaires. Le procureur a expliqué aux jurés que le condamné pourra solliciter une libération conditionnelle après avoir purgé 15 ans de sa peine. Il dispose maintenant de deux semaines pour éventuellement se pourvoir en cassation. Cette condamnation est une étape importante dans la lutte contre l’impunité des auteurs de génocide

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