Depuis la condamnation en appel de Vital Kamerhe, ce mardi, à 13 ans de servitude pénale, l’UNC, son parti, est en mouvement. Pour les lieutenants de l’ancien directeur de Cabinet de Félix Tshisekedi, pas question d’accepter ce verdict. Réunis en comité de crise, ce jour, les responsables du parti ont pris certaines décisions.
L’Union pour la nation congolaise (UNC) n’entend pas accepter béatement le sort réservé à son leader, Vital Kamerhe. « L’UNC décrète, à partir de ce mercredi, des manifestations sur toute l’étendue du pays », a déclaré Billy Kambale, le secrétaire général du parti, avant d’ajouter : « Les mesures barrières ne nous concernent pas. Eux violent ces mesures et demandent à l’UNC d’observer. Ces choses sont terminées ».
Dans la foulée, au Sud-Kivu, province d’origine de Vital Kamerhe, précisément dans le territoire de Walungu, des manifestations de rue ont été organisées. Les habitants sont descendus dans les rues. La route nationale n° 2, particulièrement, a été barricadée par les manifestants munis de calicots portant des inscriptions comme : « Libérez Kamerhe ! », « L’urgence pour le Kivu, c’est les soins de Vital Kamerhe et son acquittement. Vos calculs politiques ne sont pas plus importants que la vie de ce digne fils du pays ». Selon des sources locales, les habitants de Walungu n’ont pas pu vaquer normalement à leurs occupations au cours de la journée.
Réunion d’urgence des responsables du parti
Dans la même journée de ce mercredi, les responsables de l’UNC, les députés, les mandataires, les conseillers à la présidence de la République issus du parti, ont été convoqués, à l’initiative du secrétaire général, Billy Kambale, pour une réunion d’urgence et de crise, au siège de la formation politique à Barumbu, dans la ville de Kinshasa. La principale décision issue de cette réunion est la suspension de la participation des députés UNC aux réunions de la coalition Cap pour le changement (CACH) créée par Vital Kamerhe et Félix Tshisekedi à la veille du scrutin de 2018, ainsi qu’à celles de l’Union sacrée. Il s’agira également de réévaluer l’accord de Nairobi conclu, en novembre 2018, entre les deux hommes. Un accord qui, dans les faits, n’a non seulement jamais été respecté, mais a tout simplement cessé d’exister depuis, puisqu’officiellement déchiré par Félix Tshisekedi, début mai.
De nouvelles décisions pourront tomber à tout moment. C’est ce qui ressort des propos de Billy Kambale : « Nous continuons nos discussions parce que nous vous respectons. Nous, les cadres, nous ne pouvons pas vous manquer de respect. Nous allons lever une option qui sera en phase avec vous, la base. Restons mobilisés. Nous laissons nos fenêtres ouvertes. Nous ferons l’opposition farouche contre l’injustice. Voilà pourquoi nous avons dit qu’à ce stade nous demandons seulement à nos députés de suspendre leurs participations aux réunions du CACH et aux réunions de l’Union sacrée, parce que nous devrions d’abord nous dire les vérités en face ».