Comores : une juge accusée de maltraitance sur une fillette de 14 ans


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Une des magistrats du tribunal de Moroni (Comores) est au cœur d’une affaire l’inculpant de maltraitance sur une mineure. C’est le quotidien comorien, la Gazette des Comores qui l’a révélé dans ses publications datant du 11 et 12 septembre. Quant à la juge, elle nie toute accusation. Moroni est dans la tourmente.

Une juge réputée et respectée jusqu’ici par toute une population, notamment par la jeune fille de 14 ans qu’elle élevait, est prise dans une affaire l’inculpant de maltraitance. Les accusations se veulent d’autant plus sérieuses puisque c’est le service d’écoute de la Grande Comores qui inculpe la juge Dailati d’avoir abusé d’une petite fille dont elle était la tutrice. La fillette « adoptive » de 14 ans s’est enfuie lundi soir, fatiguée des coups et blessures dont elle était victime. Moroni est tourmentée par l’affaire. D’autant plus que la juge accusée dans l’affaire est aussi la sœur du Secrétaire général du gouvernement. « Le procureur de la République, la police nationale et le Secrétaire générale du gouvernement (…) ont usé de tous leurs moyens pour noyer l’affaire, en intimidant la famille qui a accueilli la petite fille ces dernières 48 heures », raconte la Gazette des Comores. Trop tard l’affaire fait la Une de la presse locale.

La juge était préssentie au service de juge des enfants

C’est la seule partie de l’histoire qui est troublante. La juge aujourd’hui accusée de maltraitance sur une mineure de 14 ans était prétendue pour une affectation à la fonction de juge des enfants, un poste vacant. Elle se présentait comme la future protectrice des enfants, mais vraisemblablement elle ne connait rien de l’enfance. En tout cas pas des droits des enfants. Madame Dailati continue de nier ces accusations, alors que ses détracteurs sont formels. La jeune Faiza Moustoi a été violemment agressée et porte des égratignures attestant de la gravité des coups reçus.

Une magistrature corrompue ?

« Le procureur et le Secrétaire général du gouvernement m’ont menacé, mais je n’ai pas cédé. Ils m’ont ensuite envoyé les policiers. Ces derniers ont enlevé mes trois filles âgées de 22, 19 et 14 ans. Ils les ont gardées à la police depuis mardi », raconte à la Gazette des Comores Maman Anza, la dame qui a accueilli la jeune traumatisée. Aujourd’hui, le directeur du journal et le journaliste qui a publié l’article ont été convoqués par le procureur de la République pour être entendus.
Aux Comores, des affaires similaires restent très rares ou mal connues de la population et suscitent à chaque fois l’indignation des Comoriens. La petite Faiza a accepté de faire part de sa souffrance déclarant : « je m’occupe de tous les travaux domestiques. Je suis battue au quotidien. A maintes reprises, j’ai demandé à être réinscrite à l’école, car je tiens à reprendre une vie scolaire. Ils ont refusé ». Le quotidien comorien qui tient la source de cette affaire confirme que la petite a été retrouvée dans un état de panique, au bord de la route, en pleures, craignant un retour dans sa famille adoptive.

L’adoption aux Comores est inexistante. Mais sur accord entre deux familles, certains enfants originaires des zones et villes éloignées se voient proposé d’intégrer la capitale pour y poursuivre un parcours scolaire digne. Cette fois-ci la juge Dailati aurait abusé de la petite Mohélienne (la quatrième île de l’archipel des Comores), venue poursuivre son bout de chemin à Ngazidja (Grande Comores). Contrairement à ce que la juge et son frère auraient souhaité, l’affaire est loin d’être étouffée.

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