Comores : Sambi s’impose, Mohéli explose


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Des manifestants, mercredi et pour la deuxième journée consécutive, ont incendié des voitures et saccagé des échoppes à Mohéli, une île des Comores. Ces violences interviennent après l’annonce par le président de l’Union des Comores Ahmed Abdallah Sambi de la nomination d’un nouveau gouvernement pour gérer une période « intérimaire » en attendant les prochaines élections.

L’île de Mohéli est le théâtre d’affrontements entre les forces de l’ordre et des jeunes manifestants. Barricades de pierre, carcasses de voitures calcinées, boutiques saccagées, constituent mercredi le décor de l’avenue principale de Fomboni, le chef-lieu de l’île. Pour la deuxième journée consécutive, les Mohéliens font exploser leur mécontentement dans les rues de la ville s’attaquant aux gendarmes qui n’hésitent pas à utiliser leurs gaz lacrymogènes et leurs matraques pour les disperser. « J’étais en train de fermer mon bureau quand des policiers m’ont arrêté vers 8 heures du matin (6H00 GMT). Au total, dix d’entre nous ont été interpellés », raconte Mahamoud Bencheikh, membre actif des jeunes patriotes mohéliens.

Le nouveau gouvernement de Sambi

La tension est montée d’un cran après l’annonce mercredi par le président de l’Union des Comores Ahmed Abdallah Sambi de la nomination d’un nouveau gouvernement pour gérer une période « intérimaire ». Cette formation du gouvernement intervient suite à l’échec des négociations engagées, la veille, entre la présidence et les représentants des trois îles de l’Archipel (Grande Comores, Anjouan et Mohéli) sur la future transition. Les responsables politiques n’ont pas réussi à fixer la date des présidentielles.

Un nouveau coup dur pour les Mohéliens qui devaient reprendre la tête de l’Union des Comores en vertu de la « présidence tournante entre les îles ». M. Sambi, dont le mandat de quatre ans prend fin mercredi à minuit, a obtenu en mars la prolongation de sa présidence jusqu’à fin 2011. Début mai, la Cour constitutionnelle avait décrété que M. Sambi, dont le mandat prenait fin le 26 mai, devait assurer « une période intérimaire », « dans une démarche consensuelle » jusqu’à l’organisation des élections.

Mardi soir, le chef de l’Etat a assuré qu’il s’était conformé à ces dispositions, en acceptant que des présidentielles soient tenues « dès juillet prochain en signant même un engagement dans ce sens ». Néanmoins, il a exigé la tenue de la présidentielle en même temps que l’élection des gouverneurs des îles, ce que Mohéli a refusé.

Mohéli versus Anjouan

Depuis plusieurs mois, des manifestations populaires secouent l’île de Mohéli et les attaques contre des échoppes tenues par des Anjouanais se multiplient. Ces violences traduisent le ressentiment des Mohéliens envers l’île voisine d’où est originaire le président Sambi.

En vertu de la « présidence tournante », tous les Mohéliens attendaient depuis des mois qu’un natif de l’île accède à la tête de l’Union. Peine perdue, le président Sambi n’a pas l’intention de laisser cette place si convoitée.

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