Le président comorien Azali Assoumani fait sa première apparition publique après l’attaque au couteau dont il a été victime, laissant encore des zones d’ombre sur l’incident.
Après une semaine de silence et d’incertitudes, le président des Comores, Azali Assoumani, a fait sa première apparition publique ce jeudi, présidant un conseil des ministres à Moroni. L’attaque au couteau dont il a été victime le 13 septembre a suscité de nombreuses questions, et son absence prolongée a nourri toutes sortes de spéculations. Retour sur cette réapparition et les zones d’ombre qui planent encore autour de l’agression.
Une réapparition sous haute tension
Le jeudi 19 septembre, Azali Assoumani est apparu avec des pansements visibles au front et aux mains, témoignant des blessures subies lors de l’agression. Bien que l’entourage du président ait tenu à rassurer sur son état de santé, cette apparition a néanmoins confirmé la gravité de l’incident. Des rumeurs circulaient quant à un éventuel séjour à l’étranger pour des soins, mais il a finalement présidé le conseil des ministres à Moroni, affichant un sourire, malgré les marques de l’attaque.
Selon Fatima Ahamada, porte-parole du gouvernement, le président a manqué plusieurs engagements pour raisons médicales, sans toutefois donner de détails sur la nature exacte de ses blessures. Elle a également évoqué le décès en détention d’Ahmed Abdou, l’agresseur présumé, ce qui complique davantage l’enquête. « Nous attendons les conclusions du procureur de la République« , a-t-elle déclaré, tout en précisant que certaines informations laissent entendre qu’Ahmed Abdou n’était pas dans un état normal au moment de l’attaque.
L’opposition exige plus de clarté
Fahmi Saïd Ibrahim El Maceli, ancien ministre d’État et figure de l’opposition, s’est exprimé sur la réapparition du président, se disant satisfait de sa santé retrouvée. Cependant, il a pointé du doigt les zones d’ombre qui entourent l’enquête. Il s’est étonné que le gouvernement mentionne la consommation de stupéfiants par l’agresseur sans fournir d’explications plus approfondies. « Voudrait-on nous faire croire que cet homme n’était pas en pleine possession de ses moyens au moment de l’attaque ? », s’interroge-t-il, appelant à plus de transparence sur cette affaire troublante.
Un retrait de la scène internationale
Malgré son retour à la vie publique, Azali Assoumani a décidé d’annuler sa participation à l’Assemblée générale des Nations unies, un événement auquel il était toujours présent les années précédentes. Ce désistement renforce les interrogations sur l’état réel de sa santé, d’autant plus que la situation intérieure reste tendue, avec une opposition qui exige des réponses claires.